Luis Sepùlveda : "L'écrivain est le porte-parole émotionnel de son époque"

Luis Sepulveda le 12 novembre 2008.  ©Getty - Leonardo Cendamo
Luis Sepulveda le 12 novembre 2008. ©Getty - Leonardo Cendamo
Luis Sepulveda le 12 novembre 2008. ©Getty - Leonardo Cendamo
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Nous passons une heure avec Luis Sepùlveda, auteur du "Vieux qui lisait des romans d’amour", ce roman qui semble revenir aux sources enchantées du roman, avec ses indiens d’Amazonie, fauves et chercheurs d’or, et qui a fortifié l’imaginaire de millions de lecteurs dans plus de 40 langues.

Avec

Luis Sepùlveda est né dans le nord du Chili à Ovalle, en 1949, Chili dont il a lui-même subi la violence politique puisqu'il a été, étudiant, emprisonné sous Pinochet, avant d’être libéré pour sillonner toute l’Amérique latine jusqu’à s'engager aux côtés des sandinistes au Nicaragua et vivre chez les indiens d’Amazonie, expérience dont il tirera Le vieux qui lisait des romans d’amour, succès mondial auquel on associe son nom depuis 1988, date de publication du livre. Pourtant son œuvre ne se réduit pas à ce court roman certes puissant, mais embrasse tout le champ possible de la littérature, d'Histoire d’un chien mapuche à un Nom de torero, d'Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler à La folie de Pinochet, bref, de la poésie (pour laquelle il a reçu le prestigieux prix Gabriela Mistral) au polar, du livre pour enfant au récit de voyage et aux essais, en passant par les récits écologistes et les chroniques de voyages, sans oublier le cinéma en tant que scénariste et réalisateur (citons Nowhere, avec Harvey Keitel).

La littérature, parfois, devient l'ombre de la mémoire. Seulement ce qui existe a une ombre et donc en ce sens, la littérature est l'ombre de ce qui se passe réellement. La littérature a un rôle de rappel de ce qui s'est passé et on ne va pas admettre une solution facile comme les amnisties par exemple ou le fait d'oublier et d'aller de l'avant, et bien non. Luis Sepùlveda

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Luis Sepùlveda continue à creuser son sillon littéraire avec la publication aux éditions Métailié de son nouveau roman La fin de l’histoire (superbement traduit par David Fauquemberg), qui nous plonge dans les heures sombres du régime de Pinochet et qui a pour caractéristique de reprendre un héros qu'il avait fait naître dans un livre paru il y a 20 ans, Un nom de torero. Il s’appelle Juan Belmonte, c’est un ancien guérillero, retiré de tout, qui vit tranquillement en Patagonie avec sa compagne Veronica, et qui va devoir reprendre du service lorsqu’il est contacté par les services secrets russes. Pourquoi ? Parce qu’il est contraint de leur prêter main forte pour contrecarrer l'action d'un groupe de guérilleros qui en veulent à un tortionnaire du régime de Pinochet, Miguel Krassnof, qui existe dans la vraie vie. Est-ce lui qui est sur la couverture du livre, avec sa toque de cosaque ?

La littérature est un espace pour mettre en relief la dignité humaine car la dignité humaine se construit avec l'addition des souvenirs qui l'élève.

Christophe Ono dit Biot et Luis Sepùlveda
Christophe Ono dit Biot et Luis Sepùlveda
© Radio France - Anne-Laure Chanel

Ses choix musicaux :

- "Canción de amor", Ángel Parra

- "Cuando amanece el día", Ángel Parra

Le Temps des libraires :

Anne-Lise Potet de la librairie Lise et moi, à Vertou, nous présente La pension de la via Saffi de Valerio Varesi, traduit de l'italien par Florence Rigollet, Agullo, 313 pages.

Lise et moi

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