Luis Sepúlveda : "La fiction me permet de mieux connaître la réalité"

Luis Sepúlveda ©Maxppp - Dominique Gutekunst PHOTOPQR-L'ALSACE
Luis Sepúlveda ©Maxppp - Dominique Gutekunst PHOTOPQR-L'ALSACE
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Après une première vie au Chili de militant de gauche, qui lui valut les geôles de Pinochet puis l’exil en Suède, Luis Sepúlveda est devenu journaliste puis écrivain, auteur de livres traduits dans le monde entier et adaptés au cinéma.

Avec
  • Luis Sepúlveda Écrivain
  • Sylvain Bourmeau Journaliste, professeur associé à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur du journal AOC et producteur de l'émission "La Suite dans les idées" sur France Culture

Né en 1949 au Chili, Luis Sepúlveda a très tôt milité dans les jeunesses communistes puis travaillé aux côtés du président Allende, avant d’être arrête et condamné à 28 ans de prison. Sorti en 1977 de prison grâce à Amnesty International, il s’exile en Europe où il vit depuis, exerçant d’abord la profession de journaliste avant de se mettre à écrire des récits de voyages, des romans et des essais. 

A la fête du livre de Bron, il a évoqué sa trajectoire politique et les échos littéraires qu’elle suscite parfois.

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Un jeune communiste devait être le premier à l'école, dans ses études car cela permettait de former des cercles d'études. Nous n'avions pas de repos les dimanches, ni de vacances car nous participions au travail volontaire pour faire des constructions, du travail d'alphabétisation. Très jeune, à l'âge de 14 ans, ce qui est né c'est un véritable amour pour la société, un amour très fort. [...] Et ce sentiment, aujourd'hui à 66 ans, ce sentiment se conserve avec la même fraîcheur que lorsque j'avais 14 ans. Luis Sepúlveda

Je suis d'abord un citoyen, et après un écrivain. Et comme citoyen j'ai de nombreux devoirs à accomplir. Une fois mes devoirs accomplis, j'ai le droit moral de m'assoir comme écrivain et me mettre à la tâche. Luis Sepúlveda

J'essaye d'entretenir un lien avec la vie qui soit rigoureusement éthique et ma relation avec la littérature, j'essaye de faire en sorte qu'elle soit profondément esthétique. Je ne salirai jamais quelques pages d'un roman en les convertissant en pamphlet mais j'essaye d'établir des vases communicants. J'essaye que ma littérature ait la même rigueur éthique que celle avec laquelle je me confronte à la vie et j'essaye par ailleurs de faire en sorte que la vie, de ce qui relève de moi, ait  la même dimension esthétique que celle avec laquelle je me confronte à la littérature. Luis Sepúlveda

Enregistré en mars 2016 à la fête du livre de Bron, cet entretien avec Luis Sepúlveda est entrecoupé de deux lectures d’extraits de son œuvre par la comédienne Anne Boissy.

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