L'art athée de Van Gogh : épisode • 4/4 du podcast Van Gogh et le monde tel qu'il est

Van Gogh, Le Semeur (1888), huile sur toile, 32.5 cm x 40.3 cm. Collection de la fondation E. G. Bührle, Zurich. ©Getty - Heritage Images
Van Gogh, Le Semeur (1888), huile sur toile, 32.5 cm x 40.3 cm. Collection de la fondation E. G. Bührle, Zurich. ©Getty - Heritage Images
Van Gogh, Le Semeur (1888), huile sur toile, 32.5 cm x 40.3 cm. Collection de la fondation E. G. Bührle, Zurich. ©Getty - Heritage Images
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Van Gogh, ou le peintre qui voulut soustraire son art aux modes et aux courants. Cette émission termine le portrait d'un artiste inclassable, d'un réaliste pas comme les autres qui, dans sa vie et dans sa peinture, ne connut ni Dieu, ni maître.

Avec
  • Aliette Armel Romancière, essayiste, et critique littéraire
  • Jan Blanc Professeur d’histoire de l’art de la période moderne à l’Université de Genève

En compagnie de Jan Blanc, historien de l’art, spécialiste de la peinture hollandaise, nous ajoutons aujourd'hui nos derniers coups de pinceau au portrait de Vincent Van Gogh.

S'il semble d'abord que le peintre ne puisse être approché que de manière négative – Van Gogh n'est ni poète, ni idéaliste, ni réaliste, ni naturaliste –, il est cependant possible de se raccrocher en premier lieu à l'ambition qui anime le créateur : une ambition tout entière tournée vers la recherche d'une puissance expressive.

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Parce que cet art conserve encore une part de mystère, on a pu l'investir de significations contradictoires : attention portée à la matérialité du monde, symbolisme religieux, manifestation d'une psychée tourmentée... Peut-être faut-il y voir la marque d'une "crise existentielle", comme le pense Jan Blanc, la marque d'un doute appliquée à la vie-même, à la peinture, à Dieu. Dans "l'athéisme à trois dimensions" (Jan Blanc) de Van Gogh, Dieu paraît absent de tout projet, qu'il soit esthétique, politique ou éthique. 

Faut-il y voir la preuve d'une sorte d'anarchisme qui touche aussi bien à la vie qu'à la peinture, visible dans la manière presque iconoclaste de réinterpréter les grands peintres du passé, comme Jean-François Millet, Ruisdael, Rembrandt ou Delacroix ?

Le Bon Samaritain, d'après Eugène Delacroix, Huile sur toile, 73 x 60 cm, mai 1890. Kröller-Müller Museum, Otterlo (Pays-Bas).
Le Bon Samaritain, d'après Eugène Delacroix, Huile sur toile, 73 x 60 cm, mai 1890. Kröller-Müller Museum, Otterlo (Pays-Bas).
© Getty - Todd Gipstein

C'est peut-être parce qu'il sut à ce point se libérer de toute emprise, idéologique comme artistique, que Van Gogh pu atteindre ce que Jan Blanc qualifie de "magie métaphysique" : au creux de l'expérience la plus quotidienne, des choses les plus insignifiantes et des sensations les plus ordinaires.

Souliers, Paris, Septembre-Novembre 1886  huile sur toile, 38.1 cm x 45.3 cm. Van Gogh Museum, Amsterdam
Souliers, Paris, Septembre-Novembre 1886 huile sur toile, 38.1 cm x 45.3 cm. Van Gogh Museum, Amsterdam
© Getty - Picturenow

Lors de notre traditionnelle respiration de milieu d'émission vous pourrez écouter la chronique d'Aliette Armel, romancière, essayiste et critique littéraire, qui revient sur la parution de la correspondance intégrale de Vincent Van Gogh parue en 2009 chez Actes sud. 

MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)

MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)

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