Barbara populaire, classique et moderne : épisode • 3/4 du podcast Barbara ou l'art total

Barbara en concert à Bobino, Paris, 29 janvier 1975. ©Getty - Michel Artauld / Gamma-Rapho
Barbara en concert à Bobino, Paris, 29 janvier 1975. ©Getty - Michel Artauld / Gamma-Rapho
Barbara en concert à Bobino, Paris, 29 janvier 1975. ©Getty - Michel Artauld / Gamma-Rapho
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Effaçons l'idée reçue qui ne retiendrait de Barbara que la mélancolie et la robe noire. Loin de la sombre image d'Épinal, Barbara incarne toutes les nuances de la vie, de la déception à l'espoir, de la joie au deuil. Barbara n'est pas la noirceur, elle est le clair-obscur.

Avec

Valérie Lehoux, journaliste et spécialiste de la chanson française, auteure de Barbara portrait en clair-obscur (Fayard et Pluriel) nous raconte une Barbara intime. Elle nous entraîne dans le sillage d'une personnalité toute en contrastes et en contradictions, que l'on ne saurait réduire au stéréotype de la grande dame en noir.

Dans sa jeunesse, la chanteuse n'avait d'ailleurs rien à voir physiquement avec ce qu'elle est devenue par la suite. L'histoire de Barbara, c'est aussi l'histoire d'un corps, qui va s'affinant et se modifiant jusqu'à devenir cette silhouette reconnaissable entre mille, au profil aquilin et aux robes noires majestueuses. 

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Tout était, dans son rapport à la chanson, sacré. Elle portait un costume noir, dont elle ne voulait absolument pas qu’il voit la lumière du jour parce qu’elle était convaincue qu’il y avait, après, de mauvaises vibrations qui allaient venir, un peu comme l’habit d’un prêtre, en tout cas d’un officiant religieux. On n’avait pas le droit d’assister aux répétitions, personne, même les directeurs des festivals. (Valérie Lehoux)

Valérie Lehoux, forte des témoignages qu'elle a recueillis dans son enquête-portrait consacrée à Barbara, nous donne à voir un autre visage de la chanteuse, loin des projecteurs et de la scène. Une Barbara mise à nue, dépouillée, intime ; la Barbara des amours multiples et passionnées, la Barbara qui se nourrit de scène jusqu'à la boulimie, la comédienne qui tourne dans quelques films comme Franz de Jacques Brel, l'icône qui peine à incarner le mythe qu'elle est devenue et, on le sait généralement moins, la femme engagée et protectrice qui met sa voix au service des causes qui lui tiennent à cœur : les conditions de vie dans les prisons, le sida, la maltraitance, la guerre. La Barbara de Sid’amour à mort et de Göttingen.

Elle est allée en prison, elle est allée dans les hôpitaux, mais vraiment dans les années 1980, au moment où les malades du sida étaient des pestiférés […]. Elle allait voir les malades qui étaient seuls, elle avait ouvert une ligne de téléphone exprès, entre deux hôpitaux, Beaujon, Bichat et chez elle, elle leur parlait pendant des nuits entières, et puis elle est allée, en effet, chanter dans les prisons avec un médecin, Gilles Pialoux […] Et quand elle allait dans les prisons, dans les hôpitaux, ce qu’elle voulait absolument, c’était surtout pas un journaliste, parce que ce qu’elle faisait, elle ne le faisait pas pour elle… (Valérie Lehoux)

Vous pourrez écouter en fin d'émission la chronique de Fabien Simode, rédacteur en chef du magazine d’art L’Œil . Fabien Simode nous parlera de l'extension des technologies numériques dans les musées et de ses atouts, notamment en termes d'accessibilité aux œuvres. 

MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)

MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)

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