Quel service public de la culture ? Qu’est-ce qu’un théâtre populaire et comment le faire vivre ? A l'occasion de la Semaine d'Art en Avignon et des cent ans du Théâtre national populaire, rendez-vous avec Olivier Py, directeur du festival d’Avignon, et Jean Bellorini, directeur du TNP.
- Olivier Py Metteur en scène, Directeur du Théâtre du Châtelet
- Jean Bellorini Metteur en scène
La Grande table fête le mariage de la Semaine d’Art en Avignon pour remplacer l'édition annulée l'été dernier du Festival d’Avignon et les cent ans du Théâtre national populaire (TNP), fondé en 1920 par Firmin Gémier à Paris et passé en 1972 à la place Lazare-Goujon à Villeurbanne. Quel service public de la culture ? Qu’est-ce qu’un théâtre populaire et comment le faire vivre ?
On a besoin d’étonnement ; Je crois que le spectateur a besoin d’être étonné de sa propre émotion.
(Jean Bellorini)Publicité
Avec nous pour en parler, Olivier Py, directeur du festival d’Avignon, et Jean Bellorini, déjà là en première partie autour de la pièce « Le Jeu des ombres » qui fait l’ouverture de cette semaine d’art et qui devait faire l'ouverture de la 74e édition du festival cet été. Après l’annulation de l’édition 2020 du Festival d’Avignon pour cause de pandémie, un festival petit format et une alternative qui se tient du 23 au 31 octobre 2020.
J’aimerais que ce soit une chose en soi. C’était bien autre chose qu’une consolation, parce que nous sommes inconsolables d’avoir perdu notre festival de juillet.
(Olivier Py)
Il a fallu faire quelque chose qui ne soit ni dans la nostalgie, ni dans la déploration, ni dans la consolation -non, ça ne suffit pas-, mais qui soit un geste de vie, tout simplement.
(Olivier Py)
Volonté, du côté du TNP, de développer une politique de spectacles de qualité, accessibles à tous. Du théâtre « élitaire pour tous », selon la formule d'Antoine Vitez... Du côté d'Avignon, volonté, face à la catastrophe, de créer un nouveau lien entre Etat et culture pour donner un sens, de définir la culture comme un service public, de valoriser la décentralisation et une véritable démocratisation. En ces temps de crise, n’est-ce pas plus que jamais, en somme, le moment du "théâtre populaire" ?
Ça a du sens aujourd’hui, et ça devient un acte encore plus politique peut-être, pour un spectateur, d’inverser et d’aller au théâtre avant d’aller travailler. Peut-être qu’on va inventer autrement, différemment, voir d’autres visages, avoir une écoute différente d’un spectacle.
(Jean Bellorini)
Je ne pense pas une seconde, quand je travaille avec des détenus, que je comprends mieux Shakespeare qu’eux ; c’est eux, au contraire, par leur expérience, par leur vie, par leur soif, par leur besoin de sens et de littérature, qui me font comprendre tout le prix de Shakespeare.
(Olivier Py)
A voir également si vous passez par là, le Festival ¡ Viva Villa ! : imaginé en 2016 par la Villa Médicis, la Villa Kujoyama et la Casa de Velázquez, ce festival pluridisciplinaire a pour but de présenter en France les travaux des artistes en résidence dans ces 3 institutions.
Le Festival ¡ Viva Villa ! revient pour la deuxième année consécutive à la Collection Lambert en Avignon. L'exposition Les vies minuscules est à voir place à la Collection Lambert jusqu'au 10 janvier 2021.
Extraits sonores :
- Antoine Vitez - INA, 10 MAI 1982
- Jean Villar, 1950
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