Ferenczi, l’autre Freud

Le psychanalyste autrichien Sigmund Freud entouré de Otto Rank, Karl Abraham, Max Eitingon, Ernest Jones, Sandor Ferenczi et Hanns Sachs, en 1922. ©Getty - Apic / Contributeur
Le psychanalyste autrichien Sigmund Freud entouré de Otto Rank, Karl Abraham, Max Eitingon, Ernest Jones, Sandor Ferenczi et Hanns Sachs, en 1922. ©Getty - Apic / Contributeur
Le psychanalyste autrichien Sigmund Freud entouré de Otto Rank, Karl Abraham, Max Eitingon, Ernest Jones, Sandor Ferenczi et Hanns Sachs, en 1922. ©Getty - Apic / Contributeur
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Pionnier de la psychanalyse hongroise, Sándor Ferenczi, fils spirituel de Sigmund Freud, a grandi dans l'ombre du maître. Benoît Peeters, auteur d'une biographie dédiée, est notre invité pour nous parler de cette figure encore peu connue.

Avec
  • Benoît Peeters Écrivain, scénariste de bandes dessinées et éditeur, biographe d’Hergé

On le connaît surtout pour son travail dans le monde de la bande dessinée, ne serait-ce que pour sa collaboration avec François Schuiten sur la série des Cités obscures (parues chez Casterman dès 1983), mais aussi pour des essais sur Hergé, Derrida ou encore Paul Valéry. Ecrivain, scénariste et professeur à l’Université de Lancaster, théoricien du récit, de la représentation et de l'image, Benoît Peeters est notre invité aujourd'hui. Il se penche cette fois sur un nouveau cas encore peu connu mais non moins fascinant : celui de Sándor Ferenczi (1873-1933), pionnier de la psychanalyse hongroise et disciple parmi les préférés de Freud.

Il y a une différence fondamentale entre Freud et Ferenczi : (…) Freud se définit d'abord et de plus en plus comme un théoricien, voire comme un savant dans ses dernières années, alors que Ferenczi sera d'abord un soignant, un thérapeute, avec un engagement de tout son être.        
(Benoît Peeters)

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Freud le considérait comme un meilleur analyste que lui.        
(Benoît Peeters)

Sándor Ferenczi. L’enfant terrible de la psychanalyse (Flammarion, août 2020) souligne le poids écrasant du père de la psychanalyse qui, de Jung à Ferenczi, en passant par Otto Rank, a noué des rapports parfois très étroits avec ses disciples, entre professionnalisme et amitié, pour finalement se séparer d'eux. L'amitié de Freud et Ferenczi, débutée dans les années de construction de la psychanalyse comme discipline reconnue, s'est elle-même soldée sur une séparation progressive, Ferenczi ayant emprunté des chemins théoriques divergeant des voies du maître et s'étant progressivement émancipé. 

Il témoignera par rapport à ses patients et patientes dans les dernières années d'une empathie extraordinaire; il se mettra dans l'attitude de celui qui d'abord écoute avant de poser un jugement et une interprétation, et c'est là-dessus que se fera la rupture.    
(Benoît Peeters)

Néanmoins, Benoît Peeters montre que cet « enfant terrible de la psychanalyse », comme il s'était désigné lui-même, est un nom marquant pour la construction de la psychanalyse et pour son héritage. 

Pour aller plus loin, la Grande traversée : Moi, Sigmund Freud de Christine Lecerf et Julie Beressi, cliquez ci-dessous pour la réécouter :

À réécouter : Siggi, un enfant en or
Grande traversée : Moi, Sigmund Freud
1h 49

A noter, la réédition chez Casterman des Cités obscures : La fièvre d'Urbicande.

La Grande table culture
27 min

Extraits sonores : 

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