Bataille des retraites : la CGT peut-elle faire pencher la balance ?

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT lors d'une grève à Paris septembre 2022 ©AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT lors d'une grève à Paris septembre 2022 ©AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT lors d'une grève à Paris septembre 2022 ©AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
Publicité

Le 7 mars démarrera l’examen de la réforme des retraites par le Sénat. Alors que le gouvernement continue de faire du report de l'âge légal de départ à la retraite son cheval de bataille, tous les syndicats appellent à une sixième journée de mobilisation.

Avec

Jean Leymarie et Philippe Martinez discutent ce matin de l’allongement de l’âge de départ à la retraite et de la durée de cotisations ; du rôle moteur des syndicats dans la mobilisation contre la réforme ; de l’appel à la grève reconductible de la part des organisations syndicales représentatives ; des débats récents à l’Assemblée nationale et enfin de la succession de la direction sortante de la CGT.

“Mettre la France à l’arrêt”

Qui sera en grève le 7 mars ? Des entreprises publiques ? Des salariés du privé ? Dans quels secteurs ? “Les cheminots seront en grève, mais aussi le secteur du pétrole, le portuaire, les dockers, les secteurs de l'énergie, indique Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. La caractéristique de ce mouvement est effectivement que beaucoup de salariés d’entreprises privées, notamment l’agroalimentaire, se mettent en grève, avec des formes de mobilisations moins médiatisées, mais qui existent réellement”.

Publicité

“L’objectif est, partout où cela est possible, de continuer la grève sous des formes qui restent à déterminer par les salariés eux-mêmes. Après le 7, on continue le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, notamment parce que le lien est évident entre le besoin d'égalité salariale entre les femmes et les hommes et ce projet de loi sur les retraites qui va largement pénaliser ces dernières.”

Une unité syndicale inédite

Au niveau national, la CFDT ne propose pas de grève reconductible. La CGT va-t-elle se retrouver isolée sur ce point ? “Il y a une unité syndicale, répond Philippe Martinez. Nous avons des objectifs communs. À la SNCF, l'ensemble des organisations syndicales représentatives appellent à la grève reconductible, dont la CFDT”, rappelle-t-il. De manière générale, “ce sont les salariés qui décident des formes d’action, et quand les salariés sont déterminés, les syndicats se mettent d’accord très rapidement”.

“Il faut des grèves partout, il faut qu’elles soient reconductibles, mais chacun fait selon ses moyens, souligne le secrétaire général de la CGT. C’est un appel général à des grèves reconductibles, mais sous des formes diverses. Il ne faut pas limiter la notion de reconduction à 24 heures. Faire deux heures de grève dans une entreprise privée industrielle est une action très importante. Et je fais confiance à l'imagination des salariés pour pouvoir agir de la façon qu'ils souhaitent, mais tous les jours, de façon reconductible”.

Succession à la direction de la CGT

A la fin du mois, la CGT va réunir son Congrès. Il sera question de la succession de Philippe Martinez au Secrétariat général de la CGT. “Il y a un débat lié à la succession, mais il porte d’abord sur l’orientation, précise-t-il. La CGT est attractive, elle est bien vue par ses syndicats. Mais les débats portent autour de la question de l’ouverture de la CGT, notamment aux associations et ONG, mais aussi au monde du travail tel qu’il est et non pas comme on le rêve”. En d’autres termes, “la CGT est toujours prise dans un dilemme entre le fait de refuser un monde du travail qui ne va pas dans le bon sens et la nécessité de s'occuper des travailleurs qui le subissent”.

L'équipe