Comment les financiers s'enrichissaient-ils grâce à Louis XIV ?

Louis d'or de Louis XIV (1643-1715), 1668, à l'effigie du roi. ©Getty - DeAgostini
Louis d'or de Louis XIV (1643-1715), 1668, à l'effigie du roi. ©Getty - DeAgostini
Louis d'or de Louis XIV (1643-1715), 1668, à l'effigie du roi. ©Getty - DeAgostini
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Quel était le rôle des "financiers", hommes d'argent fréquemment dénoncés pour leur richesse à l'époque de Louis XIV ?

On attribue souvent à Karl Marx la vision très négative des capitalistes qui s'est diffusée en Europe, puis dans le monde entier, à partir du XIXe siècle. Pourtant la critique, voire même la haine populaire, à l'égard des manieurs d'argent ne date pas de cette époque. Elle était déjà très répandue sous l'Ancien Régime bien avant que le mot "capitaliste", qui date du milieu du XVIIIe siècle, ait été inventé.

Ceux qu'on appelait alors les "financiers" étaient fréquemment dénoncés pour leur richesse. Vous connaissez peut-être la fable de La Fontaine intitulé le Savetier et le financier :

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"Le savetier alors en chantant s'éveillait ;
Et le financier se plaignait
Que les soins de la Providence
N'eussent pas au marché fait vendre le dormir
".

Parmi ces hommes d'argent, ceux qui étaient particulièrement détestés à l'époque de Louis XIV, étaient surnommés les "traitants", parce qu'ils passaient des accords financiers, et donc des traités, avec le roi.

Pour financer ses guerres incessantes, Louis XIV devait constamment recourir au crédit. Au sein de l'Etat royal, le secteur qu'on nommait les "affaires extraordinaires" était chargé de rassembler les capitaux exceptionnels dont les armées avaient besoin. Parmi ces affaires exceptionnelles, la plus lucrative concernait la vente des offices (ou des charges) qui était confiée aux "traitants".

Cette pratique s'inscrivait dans le prolongement d'un système typique de la monarchie d’Ancien Régime: la "vénalité des charges". Pour alimenter le budget de l'Etat, le pouvoir royal vendait des offices, c'est-à-dire des fonctions de l'administration publique, à des particuliers et notamment aux traitants.

Le gouvernement avait besoin de ces financiers parce qu’il n’avait pas d’autre moyen pour se procurer les sommes considérables qu'il fallait débourser brutalement lorsqu'une nouvelle guerre éclatait. Seuls des systèmes d’avances organisées par les financiers et garanties par des revenus futurs permettaient au gouvernement de trouver en temps voulu les ressources nécessaires. (...)

Bibliographie :

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