Choix de l'école : le prix de la liberté 

S'il est question dans cette émission des stratégies scolaires des familles, de celles des établissements et de celle du ministère de l'Education nationale, c’est parce que des annonces devraient être faites prochainement sur la question de la mixité sociale – une mixité mise à mal en partie par le choix de l’école privée.

Depuis qu’il a été nommé ministre en mai 2022, Pap Ndiaye revient régulièrement sur le sujet avec, dans l’éventail des mesures possibles, une demande d’efforts des établissements sous contrat en ce sens - nous entendrons Gille Demarquet, président de l’association des parents d’élèves des écoles catholiques, l 'APEL (Association des parents d'élèves de l'enseignement libre), réagir à cette proposition.

Il faut dire que depuis la mise au jour des indices de position sociale (IPS) des établissement, les inégalités déjà bien visibles sont quantifiées, objectivées et que l’on ne peut plus douter du fait que des écoles parfois très voisines peuvent avoir des publics extrêmement différents. Cela singularise-t-il la France et quels sont les effet sur notre paysage scolaire ? Réponses avec Agnès Van Zanten, sociologue, directrice de recherche CNRS au Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales ( CRIS - unité de recherche de Sciences Po et du CNRS), autrice notamment de Choisir son école : stratégies familiales et médiations locales (PUF, 2015) et de Les politiques d’éducation (Que sais-je ?, 2021).

Mais les motivations de certains parents pour ne pas fréquenter l’école publique semblent avoir évoluées….. en particulier concernant une idée de la prise en compte de la singularité de chaque enfant. Une demande à laquelle les écoles alternatives disent répondre – et qui ne fait pas partie des fondamentaux de l’école publique, même si comme toujours les réalités du terrain sont plus variées et complexes, c’est le sujet de la thèse de Pauline Proboeuf, sociologue, chercheuse associée au Centre de Recherches sur les Inégalités Sociales.

La citation

"Tous nos travaux montrent effectivement le rôle du privé dans la ségrégation, mais la marge d'action pour agir dans le privé est très très faible à partir du moment où on reste sous le régime de la loi Debré. Par ailleurs le privé ne fonctionne pas comme le public, il n'y a pas une organisation hiérarchique donc ce sont les établissements qui doivent prendre l'initiative de la mixité, ce n'est pas le secrétariat général de l'enseignement catholique, or peu d'entre eux ont intérêt à le faire", Agnès Van Zanten

Pour aller plus loin

Retrouvez la thèse de Pauline Proboeuf, soutenue à Sciences Po en 2021 :  Aux frontières de l'école : les choix parentaux en matière d'instruction alternative

Lien vers l'article du Monde du 13/04/23 : Mixité sociale à l'école : Pap Ndiaye face à la délicate implication de l'enseignement privé

Lien vers l'article du Monde du 13/04 : Mixité sociales des collèges : Angers à l'heure de l'évitement généralisé

Illustration sonore

Extrait de l'interview du ministre de l'Education Nationale, Pap Ndiaye, par Quentin Lafay dans les Matins de France Culture le 22 février 2022