La révolte : épisode • 3/4 du podcast Le soulèvement du ghetto de Varsovie : 19 avril 1943

Recadrage d'une photo prise par Zbigniew Leszek Grzywaczewski, un pompier polonais, au moment de l'insurrection. ©AFP - AFP - ZBIGNIEW LESZEK GRZYWACZEWSK / MACIEJ GRZYWACZEWSKI ARCHIVE / POLIN MUSEUM
Recadrage d'une photo prise par Zbigniew Leszek Grzywaczewski, un pompier polonais, au moment de l'insurrection. ©AFP - AFP - ZBIGNIEW LESZEK GRZYWACZEWSK / MACIEJ GRZYWACZEWSKI ARCHIVE / POLIN MUSEUM
Recadrage d'une photo prise par Zbigniew Leszek Grzywaczewski, un pompier polonais, au moment de l'insurrection. ©AFP - AFP - ZBIGNIEW LESZEK GRZYWACZEWSK / MACIEJ GRZYWACZEWSKI ARCHIVE / POLIN MUSEUM
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Le 19 avril 1943, des troupes allemandes entrent dans le ghetto de Varsovie pour le détruire, mais ses habitants résistent vaillamment, faisant des victimes parmi les nazis pourtant bien armés.

Note de la rédaction : des témoignages de rescapés du soulèvement du ghetto de Varsovie présents dans ce podcast rapportent des événements violents susceptibles de heurter la sensibilité de certains auditeurs.

Comme le rappelle Marek Edelman, personne ne savait quel jour les Allemands viendraient détruire le ghetto de Varsovie. Armés d’un pistolet et d’une grenade, les combattants se tenaient prêts.

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Le début de l’insurrection

Le 19 avril 1943, quelques milliers d’Allemands sont entrés en colonne dans le ghetto et ont été reçus par des tirs et des grenades. Ce jour-là, Halina Askenazy a été réveillée au petit matin par un garçon de son groupe qui est venu la prévenir que le ghetto était assiégé. Les amis d’Halina se sont alors réfugiés dans un bunker auquel on accédait par une cuvette de toilettes cachant un trou – trou dans lequel était glissée une échelle qui leur permettait de descendre dans le bunker.

Cachés dans cet endroit, ils entendaient tirer de tous les côtés sur fond de lourd bruit de bottes allemandes. Personne ne bougeait. À la nuit tombée, plus de coups de feu, le silence. Les Allemands n’avaient pas réussi à entrer dans le ghetto. Ce fut pareil pour le deuxième jour. L'armée avait quitté le ghetto. Ils ne s’attendaient pas à une telle résistance. Pour Marek Edelman, les soldats ont reculé et ont dû changer de méthode. "C’était une grande satisfaction que cette grande armée perde face à quelques jeunes gens", se félicite-t-il.

Sur les docks | 14-15
53 min

Plusieurs jours de combat

Cywia Lubetkin, qui a participé aux combats, raconte comment les jeunes résistants jetaient des cocktails Molotov aux Allemands, qui abandonnaient leurs morts et leurs blessés dans les rues. Des morts sur lesquels les combattants juifs pouvaient récupérer armes et munitions, leur permettant de repousser à nouveau les attaques avec succès. “La mort ne nous faisait pas peur”, dit-elle.

Gutka Steinberg revoit les Allemands postés à chaque coin de rue avec des canons et des lance-flammes. Ils ont incendié toutes les maisons dont celle où se cachaient ses parents. Pour échapper au feu, les gens sautaient par les fenêtres et les balcons. Ils étaient devenus des torches vivantes sur lesquelles les Allemands tiraient.

32 min

Le refuge des égouts

Krystyna Budnicka décrit les égouts qui ont servi de refuge pour sa famille. Ils étaient plus frais que leur bunker creusé dans la terre où la chaleur à cause du feu à la surface était devenue insupportable. Mais les Allemands avaient compris que les égouts étaient devenus un moyen d’évasion et ont commencé à y lancer des bombes à gaz.

La photo recadrée ci-dessus est tirée de cette photo originale prise par Zbigniew Leszek Grzywaczewski, un pompier polonais, au moment de l'insurrection.
La photo recadrée ci-dessus est tirée de cette photo originale prise par Zbigniew Leszek Grzywaczewski, un pompier polonais, au moment de l'insurrection.
© AFP - AFP - ZBIGNIEW LESZEK GRZYWACZEWSK / MACIEJ GRZYWACZEWSKI ARCHIVE / POLIN MUSEUM

Le ghetto incendié

Le troisième jour après le début du soulèvement, des forces blindées commandées par Jürgen Stroop commencent à incendier le ghetto, un immeuble après l'autre…

Pierre Ruff a vu des femmes et des enfants qui, se jetant par les fenêtres, étaient brûlés vifs par les lance-flammes allemands. “C’était quelque chose de bestial, ça a été très court et très sanglant”, raconte-t-il.

Après une semaine dans un bunker, Halina Askenazy a cherché, avec ses amis, refuge dans des greniers mais les Allemands ont commencé à brûler toutes les maisons. Les gens sautaient des étages. "Tout était carbonisé, en ruine", se souvient-elle. Les Allemands ont fini par rafler tout son groupe et les ont embarqués dans les wagons de la mort.

Les intervenants de cette troisième partie :

  • Marek Edelman, combattant et survivant du ghetto
  • Marek Rudnicki, survivant du ghetto.
  • Halina Aszkenazy, survivante du ghetto.
  • Gutka Steinberg, survivante du ghetto.
  • Cywia Lubetkin, combattante, survivante du ghetto.
  • Krystyna Budnicka, survivante du ghetto
  • Pierre Ruff, survivant du ghetto

Avec les voix de Sophie Bezard, Leila Moguez et Charles Morillon.

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