Mort de Nahel : que dit l’enquête judiciaire ?

Message "Justice Pour Nahel", Marseille, 3 juillet 2023 ©Getty - Gerard Bottino/SOPA Images/LightRocket
Message "Justice Pour Nahel", Marseille, 3 juillet 2023 ©Getty - Gerard Bottino/SOPA Images/LightRocket
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L’enquête judiciaire doit démêler les témoignages pour estimer la responsabilité des deux brigadiers et prononcer leur peine. Où en est l’enquête aujourd’hui ?

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Le policier qui a tiré sur Nahel sera maintenu en détention provisoire, d'après une décision confirmée par le parquet de la cour d'appel de Versailles hier.

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4 min

Une mise en cause du coéquipier ?

Après avoir fait un bref rappel des circonstances de l’incident, Luc Bronner, journaliste au journal Le Monde, nous explique : « La retranscription de l’incident a été validée par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), qui effectue ce travail d'enquête pour la justice. » Il ajoute : « Un des deux policiers, et je ne pourrais pas affirmer qui de l’un ou l’autre, aurait annoncé à l'avance qu'il était prêt à tirer. » Une information qui sera, évidemment, déterminante pour la suite. Cela pourrait annoncer, peut-être, une mise en cause du coéquipier.

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Le journaliste nous indique que celui-ci aurait été entendu par l’IGP, il affirme que : « À ce stade, il n'a pas été placé en garde à vue. Il n'a pas été considéré comme témoin assisté dans la procédure non plus. Ce qui veut dire que, du point de vue de la justice, il n'y a pas de mise en cause. »

Une défense remise en cause

Luc Bronner indique que : « Ça peut changer beaucoup de choses parce que, dans la défense du policier, il évoque le fait qu'il a sorti son arme dans une situation dangereuse, mais qu'il n'avait pas la volonté de tirer, et que par ailleurs, il visait le bas du corps. » Luc Bronner évoque la question de l’intentionnalité, il ajoute : « Sur la question de l'anticipation. C'est un point qui sera travaillé par les enquêteurs et qui sera soulevé par les avocats, à la fois du policier et de la victime. »

Une trajectoire déviée par le démarrage de la voiture ?

La défense du policier indique que le démarrage de cette voiture aurait dévié le tir et l'aurait rendu mortel. Luc Bronner répond : « Sur l'analyse judiciaire de ces faits, je me garderai bien de me prononcer. En revanche, ce qui est intéressant, c'est qu'on voit bien qu'une partie du débat juridique sur cette affaire, qui a eu des répercussions absolument considérables, portera sur cet aspect là. » Il ajoute : « Sur la question des caméras embarquées, toute la difficulté, c'est de savoir à quel moment ces caméras se sont déclenchées ou pas et ce qu'elles sont capables de filmer. Mais c'est vrai qu'on peut considérer que tout élément qui permet de contrôler le travail des policiers et, dans ce contexte très particulier, est vraiment bienvenu. »

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