Festival d'Avignon : les inattendues

Anne Teresa De Keersmaeker est une habituée du Festival. Depuis sa première participation avec FASE en 1983, les festivaliers ont pu apprécier son travail dans la Cour d’honneur ou sous le ciel des cloîtres.

La chorégraphe belge maîtrise sa grammaire depuis des décennies et offre des spectacles à l’esthétique léchée, reconnaissables entre tous et toujours portés par des danseurs d’une rigueur et d’une grâce inégalée.

Mais pour sa dernière création EXIT ABOVE rien ne s’est déroulé comme prévu. Exit la sobriété, bienvenue aux couleurs, aux sourires, exit John Cage ou Bach, bienvenue les guitares électriques et la techno, Keersmaeker fait sa révolution et déjoue sous nos yeux tous les clichés qui lui collent à la peau depuis des décennies.

La légèreté de Keersmaeker et la puissance de Bianchi : les premières surprises du Festival

Carolina Bianchi fait une entrée fracassante dans l’histoire du Festival. En évitant tous les poncifs et la bien-pensance, elle expose la violence des hommes, la vulnérabilité des femmes et envoie dans les égouts toute idée de résilience. Une femme violée ne guérit pas, les cicatrices du trauma suintent – littéralement – dans son utérus.

Dans son travail, l’art seul permet d’explorer « toutes les formes possibles de résurrection », celle de Pippa Bacca, performeuse italienne violée et assassinée, qui sert de leitmotiv au spectacle, la sienne et celles des performances de toutes ces femmes qui ont testé les limites de leur corps.