1919, Le manifeste du Bauhaus : épisode • 7/15 du podcast Les manifestes qui ont changé le monde

Un bâtiment Bauhaus sur le square Kikar Dizengoff à Tel-Aviv, Israël. ©Getty - Michael Jacobs / Art in All of Us
Un bâtiment Bauhaus sur le square Kikar Dizengoff à Tel-Aviv, Israël. ©Getty - Michael Jacobs / Art in All of Us
Un bâtiment Bauhaus sur le square Kikar Dizengoff à Tel-Aviv, Israël. ©Getty - Michael Jacobs / Art in All of Us
Publicité

Dans le tumulte de l’immédiat après-guerre, l’Allemand Walter Gropius publie le manifeste fondateur d’une école d’art totalement novatrice. Fermé par Hitler dès 1933, le Bauhaus aura été le laboratoire du design et de l’architecture modernes, dont les utopies ont essaimé dans le monde entier.

Avec
  • Angela Lampe Conservatrice des collections d'art moderne du Musée national d'art moderne - Centre Pompidou
  • Elke Mittmann Directrice de la Maison de l’architecture du Centre–Val de Loire

En ce début d’année 1919, l’Allemagne est en plein chaos. Elle a perdu la guerre et ressasse cette humiliation. L’empereur Guillaume II a abdiqué. La révolution gronde à Berlin. En janvier, l’insurrection spartakiste, communiste, est écrasée dans le sang par des corps francs paramilitaires, sur ordre du chancelier socialiste Ebert. Deux semaines plus tard une assemblée constituante est élue et se réunit à Weimar pour poser les bases de la première République allemande.

C’est au milieu de ce tumulte, à Weimar, que Walter Gropius publie le manifeste fondateur d’une école d’art et de design totalement novatrice : le Bauhaus. Son ambition ? Il entend abolir la frontière traditionnelle entre les Beaux-Arts et l’artisanat, rassembler dans un même projet toutes les disciplines artistiques, inventer une esthétique moderne au service du peuple. Et, pour cela, repenser de fond en comble l’enseignement artistique.

Publicité

En avril 1933, après son accession au pouvoir et le vote des pleins pouvoirs, l’une des premières décisions d’Hitler sera de fermer le Bauhaus, symbole, à ses yeux, d’un art dégénéré et antiallemand.

Il n’empêche, en quatorze ans, le Bauhaus aura été, à bien des égards, le creuset du design et de l’architecture moderne. Il aura attiré, parmi ses animateurs, quelques-unes des plus fortes personnalités de l’avant-garde de cette époque, comme les peintres Paul Klee et Vassily Kandinsky ou les architectes Ludwig Mies van der Rohe et Hannes Meyer. Il aura formé plusieurs générations de créateurs porteurs de cet état d’esprit. Les objets, les meubles, les typographies, les bâtiments qui nous sont aujourd’hui familiers sont largement tributaires de ce laboratoire dont les utopies ont ensuite essaimé dans le monde entier.

Le Cours de l'histoire
51 min
Elke Mittmann et Angela Lampe
Elke Mittmann et Angela Lampe
- Seham Boutata

Invitées :

  • Angela Lampe : Docteure en histoire de l’art, conservatrice des collections d'art moderne du Musée national d'art moderne - Centre Pompidou depuis 2005. Elle est la commissaire de plusieurs expositions mémorables, dont celle consacrée à Paul Klee en 2016 et, en 2022, à l’Allemagne des années 1920 et la Nouvelle Objectivité.
  • Elke Mittmann : Docteure en histoire de l'art et habilité à diriger des recherches. Directrice de la Maison de l’architecture du Centre–Val de Loire depuis 2011. Maître de conférence à l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg. En 2019, Elke Mittmann a contribué à de nombreux colloques en France sur l’histoire le Bauhaus à l’occasion de son centenaire. Elle a travaillé entre 1996 et 2010 à la Fondation Bauhaus Dessau.

Bibliographie :

  • Catalogue d’exposition : Olivier Gabet, Anne Monier (dir.), L’esprit du Bauhaus, Paris, Musée des arts décoratifs, 2016-2017, éd. Les Arts décoratifs, 2016
  • Comprendre le Bauhaus : un enseignement d'avant-garde sous la République de Weimar, Lionel Richard, éd. Infolio, 2009
  • Le Bauhaus, Frank Whitford, trad. de l'anglais par Catherine Ter-Sarkissian, éd. Thames & Hudson (Londres), 2002

L'équipe