Coup d’Etat au Niger : qui sont les forces en présence ?

Les partisans des forces de défense et de sécurité nigériennes attaquent le siège du PNDS, le parti de Mohamed Bazoum, à Niamey, le 27 juillet 2023 ©AFP
Les partisans des forces de défense et de sécurité nigériennes attaquent le siège du PNDS, le parti de Mohamed Bazoum, à Niamey, le 27 juillet 2023 ©AFP
Les partisans des forces de défense et de sécurité nigériennes attaquent le siège du PNDS, le parti de Mohamed Bazoum, à Niamey, le 27 juillet 2023 ©AFP
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Mercredi soir dans la nuit, les Nigériens ont pu voir sur la chaîne de télévision nationale l’annonce de la destitution du président Mohamed Bazoum par des militaires putschistes… L’armée s’est vite alliée à leurs côtés. Comment expliquer ce coup d’Etat ?

Avec
  • Léonard Colomba-Petteng Chercheur au CERI - SciencesPo/CNRS.

Mercredi 26 juillet, le président nigérien Mohamed Bazoum, élu démocratiquement en 2021, était renversé par un coup d'Etat orchestré par la garde présidentielle après l'échec de pourparlers. S'en est suivie la création d'un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et une série de mesures, dont l'instauration d'un couvre-feu, la suspension des institutions politiques et la fermeture des frontières.

Les raisons du coup d'Etat

"Officiellement, les revendications du CNSP, dirigé par le général Omar Tchiani, sont liées à la dégradation de la situation sécuritaire et à la mauvaise gouvernance économique et sociale" explique Léonard Colomba-Petteng, politiste, chercheur au CERI et spécialiste du Niger. "Officieusement, il existe une autre hypothèse qui commence à circuler : le président Bazoum voulait réorganiser son dispositif de sécurité, ce qui aurait peut-être amené à écarter le général Tchiani. Il faut toutefois rester très précautionneux sur cette hypothèse."

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"On est dans un contexte vraiment différent du précédent coup d'Etat de 2010 au Niger. A l'époque, on avait un président qui venait de faire adopter une révision constitutionnelle pour se maintenir au pouvoir. Là, il n'y a pas de tentative de maintien au pouvoir de Mohamed Bazoum ni même de tentative d'élargissement de ses prérogatives. Le Président est arrivé il y a seulement deux ans par la légitimité des urnes, le processus électoral avait été qualifié de crédible et fiable.

"On a plutôt un coup d'Etat motivé, du moins officiellement, par l'impuissance de Mohamed Bazoum face à des problématiques sécuritaires et économiques"

Un coup dur pour la France et l'Union européenne

"La France et l'UE sont en train de perdre leur allié le plus fidèle au Sahel," observe le chercheur. "Cela fait plus de dix ans que la France et l'UE misent particulièrement sur le Niger. D'ailleurs le Niger a été la porte de sortie de l'opération Barkhane."

"La grande inconnue va être de savoir quelle va être la position des militaires vis-à-vis des partenaires européens et de la France."

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