Qui est le candidat d'extrême droite Javier Milei, favori surprise de la présidentielle en Argentine ?

Dimanche 13 août 2023, les Argentins devaient choisir leurs candidats pour la présidentielle qui se déroulera en octobre. Ces primaires sont une sorte de premier tour. Elles sélectionnent les candidats qui obtiennent 1,5% des votes au niveau national. Ils étaient vingt-deux au départ, cinq ont obtenu leur ticket pour le second tour. Or, contre toute attente, c'est le candidat le plus à droite de l'échiquier politique, l'ultra libéral libertaire Javier Milei, qui est arrivé en tête avec 30 % des suffrages. Qui est ce candidat qui se qualifie d'anti-système ? Et quelles sont les alternatives pour l'élection d'octobre ?

Pour répondre à ces questions David Copello, chercheur en science politique au laboratoire  Agora de Cergy Paris Université, et chercheur associé au Centre de recherche et documentation des Amériques (CREDA) est au micro des Matins d'été.

Un libertarien qui crée la surprise

C'est une percée qui crée la surprise dans une Argentine traditionnellement gouvernée par la gauche. Le politiste David Copello qualifie le candidat Javier Milei de "libertarien" : "c'est un anarcho-capitaliste, explique-t-il, quelqu'un qui considère que l'économie doit être libérale jusqu'au dernier élément possible". Il précise que, comme beaucoup de libertariens de ces dernières années, "il a la particularité d'être très libéral sur toutes les questions économiques telles que le port d'armes et la vente d'organes libres, mais demeure extrêmement conservateur sur toutes les questions sociétales, notamment sur l'avortement". C'est ce que l'on appelle le paléo-libertarianisme selon David Copello.

Ancien chroniqueur télé, Javier Milei s'est récemment lancé en politique et "est devenu une figure centrale dans l'arène politique et médiatique et l'on ne s'attendait pas à ce qu'il fasse un tel score avec ses 30% aux élections primaires".

Un candidat populiste qui rebat les cartes de l'échiquier politique

Comme l'explique David Copello, "avec l'émergence d'un candidat antisystème et excentrique, cela réduit l'étiage des autres partis", notamment la droite classique et la gauche péroniste.  "Par ailleurs ces élections montrent une droitisation de l'offre politique en Argentine" précise-t-il. Aujourd'hui, l'Argentine connaît une forte pauvreté et une inflation record, et les "solutions radicales proposées par Javier Milei peuvent apparaître séduisantes pour une partie de la population".