Pablo Neruda, enquête sur une mort mystérieuse dans le Chili de Pinochet

Pablo Neruda à New York en 1966 ©Getty - Sam Falk
Pablo Neruda à New York en 1966 ©Getty - Sam Falk
Pablo Neruda à New York en 1966 ©Getty - Sam Falk
Publicité

En 1973, après le coup d'Etat de Pinochet, le poète Pablo Neruda, communiste et opposant, est hospitalisé et meurt quelques jours plus tard. Cinquante ans plus tard, sa mort reste inexpliquée. Fait-il partie des victimes du régime ? Laurie Fachaux-Cygan revient sur ce pan de l'histoire chilienne.

Avec

Laurie Fachaux-Cygan, journaliste spécialiste du Chili, a enquêté sur de nombreux crimes ayant été commis pendant la dictature d’Augusto Pinochet. Elle publie, Chambre 406, l’affaire Pablo Neruda, aux éditions de l'Atelier.

Un certificat de décès falsifié ?

Jusqu’en 2011, le récit officiel raconte que Pablo Neruda est mort des suites d'un cancer : « ce cancer n’a pas été inventé, avance Laurie Fachaux-Cygan, les dossiers médicaux n’existent plus mais un certificat de décès confirme cette affirmation ». Cependant, ce même certificat de décès a été remis en cause en 2017 par des scientifiques. La journaliste découvre, lors de son enquête, que la veuve de Pablo Neruda parle d’un autre certificat de décès évoquant un arrêt cardiaque. En effet, cinquante ans après les faits, on se demande toujours si Pablo Neruda a été assassiné. Une enquête a été ouverte par la justice chilienne en 2011.

Publicité
Les Nuits de France Culture
1h 00

Une mystérieuse bactérie

Dans le livre, la journaliste raconte que le corps a été exhumé en 2013, après avoir été transporté de cimetière en cimetière. Ces restes ont été conservés pendant trois ans dans différents laboratoires, notamment en Europe. Laurie Fachaux-Cygan explique que quatre panels d’experts ont rendu leurs conclusions et la dernière découverte est la plus intéressante : « ils ont trouvé une bactérie dans une de ces dents, le clostridium botulinum, qui sécrètent l’une des toxines les plus mortelles du monde vivant ». Les dernières recherches révèleraient que cette bactérie était présente dans le corps de Pablo Neruda au moment de sa mort, mais « maintenant, il faut comprendre d’où elle vient ».

L'équipe