"L'Année de la mort de Ricardo Reis" de José Saramago : épisode du podcast Les romans qui ont changé le monde

José Saramago à Lisbonne ©Getty - Sophie Bassouls - Sygma
José Saramago à Lisbonne ©Getty - Sophie Bassouls - Sygma
José Saramago à Lisbonne ©Getty - Sophie Bassouls - Sygma
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"L'Année de la mort de Ricardo Reis" de José Saramago est paru en France en 1988. Tournant dans l'œuvre de Saramago, mais aussi dans l'histoire du roman européen, c'est le roman d'un poète, le docteur Ricardo Reis, qui revient à Lisbonne après seize ans d'exil au Brésil.

Avec
  • Silvia Amorim
  • Yves Léonard Historien, enseignant à Sciences Po Paris, membre du Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP), spécialiste du Portugal
  • Sara Grünhagen Professeure.

Ricardo Reis est poète, c'est un poète élégiaque qui obtiendra un certain succès, mais il est surtout lui-même, à son tour, un personnage, un des hétéronymes de Fernando Pessoa. L'année de la mort de Ricardo Reis c'est donc un roman de la poésie, un roman de Lisbonne, mais aussi un roman du double ou du triple, du reflet et de ses ombres des années 1930, ombre de l'Empire disparu, ombre de la dictature qui s'installe, ombre de la guerre d'Espagne qui commence et ombre de cet homme, personnage à écrire qu'est Fernando Pessoa et qui vient de mourir le 30 novembre 1935. L'année de la mort de Ricardo Reis est traduit en français par Claude Fages.

Poursuivre le geste créatif de Fernando Pessoa

Ricardo Reis est une invention de Fernando Pessoa, un hétéronyme, une personnalité littéraire dans une galerie de personnages. L'historien Yves Léonard retrace le parcours de Ricardo Reis de retour du Brésil :"pour le régime salazariste, le retour de ce personnage a une résonance et une signification particulière ; c'est un personnage très riche".
Sara Grünhagen décrit les années 1980 et l'écriture de romans historiques par José Saramago qu'elle dépeint tel un "romancier-chercheur". Silvia Amorim rappelle la dimension engagée de l'auteur qui place ce personnage dans ce régime dictatorial, Ricardo Reis pourra relever les incohérences du régime sans pour autant le critiquer.

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Extrait :

"Les roses des jardins d'Adonis, je les aime.
Lydia, j'aime ces roses, ces volucres,
Car en ce jour où elles naissent,
Pendant ce même jour trépassent.
Pour elles la lumière est éternelle, puisque
Bien après le soleil elles naissent, et finissent
Avant que Apollon ait quitté
Son visible parcours
".

La Salle des machines
58 min

Les invité.es du jour :

Mathias Enard reçoit :

Générique :

Comédienne : Elodie Huber

Musique :

Dança de Magoas* de Misia

Archive :

  • José Saramago au micro d'Alain Veinstein, sur France Culture

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