Disparition de Prigojine : que va devenir le groupe Wagner ?

Mercredi 23 août, l'avion transportant Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire Wagner, s'écrasait entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Les dix passagers à son bord sont décédés. Ce crash survient deux mois après la rébellion avortée de Prigojine contre le Kremlin. Que sait-on de ce crash ? Que va devenir Wagner après le décès de son chef ? C'est la question du jour sur France Culture avec Benoît Vitkine, journaliste et correspondant à Moscou pour le journal Le Monde, spécialiste des pays de l'ex-URSS et de l'Europe de l'Est.

Une mort attendue

Si les circonstances du crash sont encore très floues, Benoît Vitkine estime qu'il y a une certaine logique dans la mort de Prigojine : "Poutine a dit, il y a exactement deux mois, le deuxième jour de la mutinerie, que ceux qui avaient organisé cette rébellion étaient des traîtres. Ils seront châtiés. Or, précise le journaliste, le châtiment pour un traître dans l'esprit de Poutine, c'est la mort.

Que va devenir Wagner ?

Le journaliste précise que "l'empire Prigogine ne se limite pas à la milice militaire. C'est un tas d'autres activités tout aussi stratégiques et complémentaires. Les mercenaires envoyés dans un pays étaient accompagnés de consultants politiques, de spécialistes de l'Internet qui vont effectuer des campagnes de désinformation. C'est un empire qui n'est pas simple à démanteler et c'est ce qui se déroule depuis deux mois. Selon lui, "on peut aussi imaginer que Prigogine a essayé de résister pour garder certains morceaux de cet empire au lieu de se faire oublier, notamment en l'Afrique, ce qui peut expliquer cette mort tardive."

En ce qui concerne les militaires qui composaient la milice, il affirme que les combattants sont actuellement éparpillés. "On ignore leur avenir puisque le camp dans lequel certains étaient internés en Biélorussie commence à être démantelé. Les autres se sont intégrés à l'armée russe ou sont rentrés chez-eux. Surtout, ajoute-t-il, les armes lourdes qui faisaient la particularité de Wagner, ont été progressivement données à la Garde Nationale, très proche de Poutine."