Rentrée politique : l’unité républicaine selon Emmanuel Macron

Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une cérémonie au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 21 juillet 2023 ©AFP - Julien de Rosa
Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une cérémonie au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 21 juillet 2023 ©AFP - Julien de Rosa
Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une cérémonie au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 21 juillet 2023 ©AFP - Julien de Rosa
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Mercredi 30 août, le président de la République convoquera les forces politiques. II se dit ouvert à des projets de réformes trans-partisanes, voire des référendums. Selon lui, qu’est-ce que l’unité républicaine ? Son « arc républicain » est-il une manœuvre politique ou une philosophie du pouvoir ?

Avec

Pour en parler, Guillaume Erner reçoit l'historien Nicolas Roussellier et la philosophe Céline Spector.

L’absence d’une majorité politique stable au sein de la vie politique

L’historien Nicolas Roussellier émet des réserves sur l’initiative d’Emmanuel Macron : “quand on fait un arc républicain, c'est qu'on considère qu'il y a une crise extrêmement profonde des forces politiques. [...] Aujourd'hui, les forces politiques sont faibles“. L’historien alerte sur le risque de crise de la légitimité des gouvernants, causée d’une part par la disparition d’une majorité stable dont l’intérêt est d’incarner l’expression de la volonté nationale. D’autre part, la crise de légitimité est causée par le manque de discipline des partis. Selon lui, de nouvelles formes de forces politiques voient le jour comme la NUPES par exemple, qui n’est pas un parti politique mais un inter-groupe au sein de l’Assemblée nationale. Ces mutations nécessitent de penser au-delà des termes de forces et de blocs politiques.

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Nicolas Roussellier remarque que des initiatives inspirées par la démocratie directe sont proposées comme une réponse à des crises politiques. Néanmoins, il souligne : “Je ne sais pas si on peut parler de démocratie directe mais incontestablement il y a des initiatives qui sont prises dans ce sens”.

Faut-il nécessairement faire bloc pour gouverner en démocratie ?

Pour aller plus loin, Céline Spector nous propose de revenir sur les conceptions traditionnelles de la pratique républicaine. La philosophe cite Machiavel, pour qui les conflits entre les forces politiques seraient porteurs de liberté. À l’inverse, selon elle “une république où on aurait anéanti le conflit entre les grands et le peuple [...] c’est une république qui va vers la servitude”. Ainsi, masquer les clivages au profit d’une unité républicaine serait risqué. Elle rappelle que la séparation des pouvoirs est une condition sine qua none de l’existence de l’Etat de droit. Selon Montesquieu, c’est à partir des conflits entre les intérêts particuliers des différentes forces politiques que surgit l’intérêt général.

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