Maroc : comment expliquer la vulnérabilité face au séisme ?

Plus de la moitié des morts ont été recensées dans la province d’Al Haouz et dans celle de Taroudant, deux zones rurales montagneuses au cœur du Haut Atlas. ©Getty - Fernando Sanchez/Europa Press
Plus de la moitié des morts ont été recensées dans la province d’Al Haouz et dans celle de Taroudant, deux zones rurales montagneuses au cœur du Haut Atlas. ©Getty - Fernando Sanchez/Europa Press
Plus de la moitié des morts ont été recensées dans la province d’Al Haouz et dans celle de Taroudant, deux zones rurales montagneuses au cœur du Haut Atlas. ©Getty - Fernando Sanchez/Europa Press
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Le séisme qui a frappé le Maroc a rayé certains villages de la carte, et les dégâts sont innombrables. Comment le risque sismique est-il pris en compte dans les villes et les villages, et comment envisager une reconstruction qui en tienne compte ?

Avec
  • Jean-Marie Ballout géographe, chercheur au Laboratoire de Géographie et d’Aménagement de Montpellier (LAGAM) et professeur au lycée de Kaweni à Mayotte

De nombreuses habitations détruites

Vendredi soir, le séisme survenu au Maroc a fait plus de 2100 victimes et près de 2400 blessés. La région la plus touchée est le Haut-Atlas occidental, un territoire rural au sud-ouest du pays, non loin de Marrakech. Le géographe Jean-Marie Ballout, chercheur au Laboratoire de Géographie et d’Aménagement de Montpellier et professeur au lycée de Kaweni à Mayotte, décrit l'urbanisme de cette région comme diffus et caractérisé par la présence d’habitats traditionnels. De manière générale, 75% des victimes du tremblements de terre sont victimes de l’effondrement des édifices qui n’ont pas résisté aux secousses : “les constructions les plus touchées sont l’habitat traditionnel, avec des murs en pisé et une toiture composée de poutres et de terre. Il y a aussi les édifices auto-construits, qui ne sont pas conçus pour répondre à ce genre de secousses.”

Le logement marocain en question

Aujourd’hui, le Maroc manque cruellement de logements dans les zones urbaines, ce qui engendre des mouvements de constructions massifs et rapides. Spécialiste des “villes nouvelles”, Jean-Marie Ballout explique que ce type de construction ne permet pas le respect les normes parasismiques : “il y a une réglementation mise en place au début des années 2000, mais elle ne s’applique que très légèrement aux nouvelles constructions. Par ailleurs, on ne modifie pas les bâtiments existants”. Selon le géographe, il faut désormais se concentrer sur la prévention de ce genre d’événement : “ce qui est clair, c’est qu’il faut construire une mémoire du risque, inciter les gens à être plus précautionneux dans la construction de leurs habitats."

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