Le train est-il trop cher en France ?

Voyageurs à la gare de Lyon, Paris, 29 juillet 2022 ©AFP - BERTRAND GUAY / AFP
Voyageurs à la gare de Lyon, Paris, 29 juillet 2022 ©AFP - BERTRAND GUAY / AFP
Voyageurs à la gare de Lyon, Paris, 29 juillet 2022 ©AFP - BERTRAND GUAY / AFP
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Cet été, 24 millions de personnes ont voyagé sur les rails de la SNCF. Pourtant, le prix du billet peut être dissuasif : alors qu’elle enregistre des bénéfices record, la compagnie ferroviaire a tendance à augmenter les prix quand la demande est forte. Alors, le train en France est-il trop cher ?

Avec
  • Patricia Perennes Économiste spécialiste du transport ferroviaire et consultante auprès des collectivités pour le cabinet Trans-Missions
  • Michel Quidort Vice-président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) et président de la Fédération Européenne des Voyageurs
  • Arnaud Aymé Expert des transports au sein du cabinet Sia Partners

Cet été, 24 millions de personnes ont voyagé sur les rails de la SNCF. Pourtant, le prix du billet peut être dissuasif : alors qu’elle enregistre des bénéfices record, la compagnie ferroviaire a tendance à augmenter les prix quand la demande est forte. Malgré cette stratégie, comment expliquer la bonne santé de la fréquentation ferroviaire ? L'ouverture à la concurrence européenne encourage-t-elle la baisse des prix du billet ? Enfin, le prix est-il le seul facteur pris en compte dans les choix de transport des Français ?

Relativiser la hausse de fréquentation du train

La fréquentation des trains français est revenue à des niveaux d’avant-Covid. Pourtant, on ne peut qu’à moitié se réjouir de ces chiffres. "S’il y a du monde dans les trains, c’est qu’il y a moins de trains qu’avant. La SNCF n’est pas revenue à son offre de train d’avant-Covid : il y a environ cent rames de TGV qui roulent en moins en 2022 qu’en 2012", explique Michel Quidort.

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L’ouverture à la concurrence, solution efficace pour baisser le prix du billet ?

Après la compagnie italienne Trenitalia, c’est au tour de la Renfe espagnole de concurrencer la SNCF. Selon Arnaud Aymé, les avantages financiers de cette concurrence peinent à se faire sentir : "En fait, il n’y a pas de guerre des prix. Quand on compare les prix d’appel de la Renfe et de la SNCF, qui fait un Paris-Barcelone à 39 euros, c’est le même ordre de grandeur. (…) Pourquoi ? Parce que les concurrents de la SNCF ont les mêmes problèmes de coût que la SNCF".

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57 min

Au-delà de l’incitation financière, la fréquence des lignes

Enfin, le succès du train ne dépend pas seulement du prix du billet. Hors région parisienne, la faible fréquence des lignes empêche l’usage quotidien du rail. "Prendre le billet à 49 euros, c’est très francilien : on imagine qu’une ligne de train, c’est un RER, et qu’il y a des trains tout le temps. Or, ce n’est pas le cas dans le Berry, et ce n’est pas le cas dans la plupart des endroits en France", analyse Patricia Pérennes.

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