Entre les jeunes et la lecture, le numérique fait-il écran ?

Des écoliers lisent un journal dans leur classe, le 27 avril 2007 à Paris, France ©AFP - OLIVIER LABAN-MATTEI
Des écoliers lisent un journal dans leur classe, le 27 avril 2007 à Paris, France ©AFP - OLIVIER LABAN-MATTEI
Des écoliers lisent un journal dans leur classe, le 27 avril 2007 à Paris, France ©AFP - OLIVIER LABAN-MATTEI
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Les petits Français lisent trop peu et trop mal : c'est le constat du docteur en neurosciences Michel Desmurget. La faute aux écrans, qui d'après lui entravent la structuration de leur intelligence et de leur pensée.

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Les enfants français lisent de manière insuffisante et de qualité médiocre, selon les observations du docteur Michel Desmurget, spécialiste en neurosciences. Il attribue cette situation à l'usage excessif des écrans, qu'il estime entraver le développement de leur intelligence et de leur réflexion.

Un constat alarmant sur la lecture chez les jeunes Français.

Michel Desmurget dresse un constat alarmant à propos de la  baisse du niveau scolaire chez les écoliers français : "on sous-estime l'importance que peut avoir la lecture dans la structuration de l'intelligence de l'enfant. Lire moins représente un déficit individuel pour eux et pour la société.". Le docteur en neurosciences cite les  études PISA qui mesurent les acquis des élèves à l'école, et déplore la position de la France. La cause serait la baisse de lecture et l'augmentation du temps d'écran chez les jeunes : "les enfants lisent moins et la famille s'engage moins dans la lecture d'histoires aux enfants. L'accent est mis sur le divertissement à défaut des interactions intra-familiales, du sommeil et de la lecture".

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Grégoire Borst, complexifie l'analyse : si la hausse du temps d'écran a des externalités positives ou négatives, il est nécessaire de relativiser leurs effets sur le développement cognitif de l'enfant. Selon le professeur de psychologie, le développement du vocabulaire demeure davantage dépendant du milieu social plus que de l'utilisation des écrans : "le facteur social joue d'un ordre de 1 à 2,5 sur le nombre de mots de vocabulaire de l'enfant à 36 mois, tandis que les écrans représentent un tiers de ce résultat".

Les effets néfastes des écrans.

Régine Hatchondo suit le constat et témoigne d'un niveau disparate des enfants à l'école et une difficulté à mener des ateliers d'écriture, qui seraient moins riches qu'auparavant. Néanmoins, si elle admet une baisse de la lecture chez les écoliers, elle refuse de se concentrer uniquement sur les conséquences sur la réussite scolaire : "le fait de savoir lire, c'est savoir exprimer ses idées, savoir se défendre. Plutôt que de parler de réussite scolaire, je parlerais de bonheur".

Le danger se trouve selon elle dans la surexposition des jeunes aux écrans : "les pédiatres sont très inquiets concernant les conséquences des écrans. Ils remarquent une plus grande difficulté pour les enfants à se concentrer, exprimer des émotions et même regarder dans les yeux".

Le Journal de la philo
5 min

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