Comment lutter contre la violence dans l’industrie pornographique ?

Le rapport du Haut Conseil à l'Égalité fait suite à un autre rapport, publié il y a un an par le Sénat, intitulé "Porno : l'enfer du décor" ©Getty - Chris Hondros
Le rapport du Haut Conseil à l'Égalité fait suite à un autre rapport, publié il y a un an par le Sénat, intitulé "Porno : l'enfer du décor" ©Getty - Chris Hondros
Le rapport du Haut Conseil à l'Égalité fait suite à un autre rapport, publié il y a un an par le Sénat, intitulé "Porno : l'enfer du décor" ©Getty - Chris Hondros
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Un rapport du Haut Conseil à l’Égalité alerte sur la présence de "violence physique ou verbale" dans "90 % des contenus pornographiques", ce qui les rend "pénalement répréhensibles". Alors faut-il interdire la diffusion de ces contenus ? Comment encadrer au mieux cette industrie internationale ?

Avec
  • Baptiste Nicaud maître de conférence en droit à l’université de Limoges et avocat au barreau de Paris

"90 % des contenus pornographiques" comportent des actes de "violence physique ou verbale" selon un rapport du Haut Conseil à l’Égalité. Des "infractions passibles de sanctions pénales". Dès lors, se pose la question de savoir s'il est nécessaire d'interdire la diffusion de ces contenus. De quelle manière peut-on instaurer une réglementation adéquate pour encadrer au mieux cette industrie à l'échelle internationale ?

Peut-on évaluer les violences pornographiques ?

Selon Baptiste Nicaud, maître de conférence en droit à l’université de Limoges et avocat au barreau de Paris, “ce chiffre paraît important, mais difficilement crédible. Il n’y a que cinquante films qui ont été regardés, donc ce chiffre est peu sourcé”. L’ambiguïté du cinéma pornographique réside dans le fait qu’il s’agit d’un tournage, mais que les actions sont réellement exécutées. “En droit, on distingue ce qui relève de la création du contenu, à savoir : y’a-t-il des violences dans le cadre de la création ? Ensuite, il s’agit de savoir ce qui peut être montré à l’écran. Cette frontière n’est pas toujours perceptible par le spectateur”, selon l’avocat.

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La question des contrats pornographiques

Dans l’absolu, les acteurs et actrices doivent être sous contrat en France. “Dans le milieu pornographique français, les contrats sont réalisés de manière de plus en plus scrupuleuse. Il y a des “do” et “don’t do” où l’acteur ou l'actrice peut indiquer les pratiques acceptées et celles qu'il ou elle refuse”, explique Baptiste Nicaud. Cependant, la création de contrats pose la question de l’exploitation des corps : “c’est une question qui existe depuis longtemps. Le cinéma pornographique est aujourd’hui reconnu et les acteurs sont reconnus en tant que tels. La question de la validité, notamment pour la performance artistique, n’est plus à poser selon moi”, ajoute-t-il.

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