Ken Loach et Paul Laverty font de la résistance

"The Old Oak" de Ken Loach, 2023 - SIXTEEN OAK LIMITED, WHY NOT PRODUCTIONS
"The Old Oak" de Ken Loach, 2023 - SIXTEEN OAK LIMITED, WHY NOT PRODUCTIONS
"The Old Oak" de Ken Loach, 2023 - SIXTEEN OAK LIMITED, WHY NOT PRODUCTIONS
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"The Old Oak", c'est le nom du nouveau film du réalisateur Ken Loach et de son scénariste Paul Laverty, mais aussi celui d'un pub fictif situé dans une bourgade du nord de l'Angleterre. Face à l'arrivée de réfugiés syriens, la communauté locale se divise et le pub devient plus que jamais politique.

Avec

Pour cette rencontre, non pas un, mais deux invités, et quels invités : respectivement réalisateur et scénariste, Ken Loach et Paul Laverty travaillent ensemble depuis maintenant près de 30 ans, le 25 octobre sort sur les écrans leur seizième film ensemble, The Old Oak.

Ce nouveau film vient compléter la trilogie de Moi, Daniel Blake (2016) et Sorry we missed you (2019), trois films qui prennent place dans le nord-est de l'Angleterre dans lequel des personnages chaleureux et généreux évoluent, au sein d'une culture locale pétrie d'adversité, de combats et de solidarité.

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Reconstruire la solidarité

Ken Loach rappelle et insiste sur la nécessité de reconstruire la solidarité mise à mal par les pouvoirs publics qui nourrissent une rivalité entre les luttes : "Je crois que ça fait partie de leur désir et on retrouve ça dans la propagande, et les médias qui vont évidemment couvrir ces faits divers où les immigrés ont prétendument plus d'avantages que la population locale. Comme on l'a déjà dit, le but, c'est de diviser pour mieux régner."

Pour le cinéaste, la marche doit être unie et collective pour trouver la force d'avancer : "Le sens de la solidarité, c'est le fondement même du progrès (…), on espère que la solidarité vaincra".

Déplier les couches de l'espoir

Après Moi, Daniel Blake et Sorry, we missed you, deux récits très durs mettant en scène des histoires cruelles de personnages brisés par l'État et l'économie, le cinéaste et le scénariste souhaitaient mettre en avant la part collective et emphatique de l'Histoire, citant l'approche de l'historien Howard Zinn dans la bouche de Paul Laverty : "Si vous privez les gens d'espoir, de la possibilité du changement, cela retire aussi leur pouvoir". C'est vraiment politique et créatif d'avoir cette approche. On ne voulait pas un film qui sonne faux et qui se contente de faire le point. On a rencontré des personnes qui avaient tendu la main à celles venues des zones de guerre. L'espoir a de nombreuses couches superposées et c'est cette intelligence qui permet de démêler les fils de ce qu'il se passe. (…) On voulait célébrer les personnes les plus créatives qui nous ont donné de l'espoir."

Extraits sonores

  • Bande annonce du film The Old Oak, de Ken Loach et Paul Laverty
  • Chanson de fin : Baby de Carla Thomas, 1966
Le Portrait du jour
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