Désinformation : consommée sans modération

L’usage de la propagande et de la désinformation dans le cadre de conflits armés ne date pas d’hier, mais il a été démultiplié par l’apparition du numérique et de l’intelligence artificielle. Le but de la propagande est de motiver ses forces, de démoraliser celles de l’ennemi et d’enrôler les neutres et observateurs extérieurs. La guerre des récits entre le Hamas et Israël, avec l’exemple de la bataille des versions tentant d’expliquer l’explosion de l’hôpital baptiste Al-Ahli-Arabi, a illustré la guerre asymétrique de la communication et de l’information que se livrent les deux camps. Ils cherchent à imposer leur récit du conflit via des offensives numériques ou des vidéos choc et ils veulent surtout s’attirer le soutien de l’opinion publique internationale.

La guerre des récits est-elle devenue un enjeu plus central qu’auparavant dans les conflits ? Les récentes évolutions de X/Twitter, accusé récemment d’avoir laissé prospérer des contenus faux ou violents dans le cadre du conflit israélo-Hamas, signent-elles un retour en arrière dans les efforts de régulation des contenus sur les réseaux sociaux ?

Pour en parler, Julie Gacon reçoit Christine Dugoin - Clément, chercheure pour la chaire risque de l'IAE Paris-Sorbonne, à l’observatoire de l’intelligence artificielle de Paris 1, et au CREOGN (Centre de Recherche de l'École des Officiers de la Gendarmerie nationale) et David Colon, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste de l’histoire de la propagande et des techniques de communication persuasive, et chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP) et auteur de La guerre de l’information. Les États à la conquête de nos esprits (éd. Tallandier, 2023).