Le nu inquiétant des expressionnistes : épisode • 3/4 du podcast Que dévoile le nu ?

"Autoportrait", 1911 d'Egon Schiele ©Getty - Heritage Images/Hulton Archive
"Autoportrait", 1911 d'Egon Schiele ©Getty - Heritage Images/Hulton Archive
"Autoportrait", 1911 d'Egon Schiele ©Getty - Heritage Images/Hulton Archive
Publicité

Egon Schiele (1890-1918) se défait de la parure dorée et scintillante des œuvres de Gustav Klimt (1862-1918) pour mettre à nu son propre corps et celui de ses modèles. Les physiques dénudés et désarticulés suscitent un sentiment d’inquiétante étrangeté. Sur quoi repose ce tournant physiologique ?

Avec
  • Danièle Cohn Philosophe, professeure émérite de philosophie esthétique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Jacques Le Rider Historien spécialiste de l'Autriche, directeur d'étude honoraire à l'Ecole des Hautes Etudes, ancien directeur de l’institut français de Vienne

"Avec Philosophie" consacre cette série d'émissions au nu. Dans ce troisième épisode, Géraldine Muhlmann et ses invités s'intéressent à Egon Schiele (1890-1918) et Gustav Klimt (1862-1918).

Klimt et Schiele : une filiation

Egon Schiele, peintre et dessinateur autrichien, a été influencé par le travail de  Gustav Klimt. Pour Jacques Le Rider “le point sur lequel Schiele reste absolument fidèle à Klimt, c'est la primauté du dessin, de la ligne”. Quel est le contexte historique qui les rapproche et les influence ?

Publicité
L'Art est la matière
59 min

L’angoisse ou la terreur des corps ?

Les dessins de Schiele ont fait l’objet de polémique du fait de l’inquiétante étrangeté qu’ils évoquent. Pour Danièle Cohn “le rejet de Schiele, c'est le rejet de ce qui est le laid et le dégoûtant, parce qu'une certaine éducation soi-disant esthétique sera portée du côté d'une beauté qui est calme et apaisée, donc apaisante”. Mais que cherche Schiele à travers ces corps ?

Pour en parler

Danièle Cohn, philosophe, professeure émérite de philosophie esthétique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle a été commissaire de l’exposition “De l’Allemagne. 1800-1939 : de Friedrich à Beckmann” au Louvre en 2013. Parmi ses travaux, on trouve :

  • L’Artiste, le vrai et le juste. Sur l’esthétique des Lumières, Éditions Rue d’Ulm, collection “Æsthetica” 2014.
  • Codirection avec Sébastien Allard de l’Album de l’exposition présentée au Louvre en 2013,  De l’Allemagne. 1800-1939 : de Friedrich à Beckmann, Louvres éditions / Hazan, 2013.
  • Anselm Kiefer. Ateliers, Éditions du Regard, 2012.
  • La Lyre d’Orphée. Goethe et l’esthétique, Flammarion, 1999.

Jacques le Rider, germaniste, directeur d’études honoraire à l’EPHE (retraité depuis septembre 2023). Il a notamment publié :

  • Karl Kraus. Phare et brûlot de la modernité viennoise, Seuil, 2018.
  • La Censure à l'œuvre. Freud, Kraus, Schnitzler, Hermann, 2015.
  • Les Juifs viennois à la belle époque (1867-1914), Albin Michel, 2013.
  • Modernité viennoise et crises de l'identité, PUF, 1990, deuxième édition revue et augmentée, 1994, réédition en poche "Quadrige", 2000.

Références sonores

  • Extrait du film La Vie d’Adèle, réalisé par Abdellatif Kechiche, sorti en 2013.
  • Reportage sur les nus censurés d’Egon Schiele, Journal de 7 h, France Culture, novembre 2017.
  • Extrait du documentaire Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka, Vienne 1900, réalisé par Valérie Manuel, 2005.
  • Lecture par Riyad Cairat d'un extrait d'Egon Schiele, le 27 avril 1912, dans Egon Schiele en prison, traduction Claude Riehl, La Fosse aux ours, 2000.
  • Chanson en fin d'émission : Vienna du groupe britannique Ultravox, dans l’album du même nom Vienna (1980).
  • Titre du générique : Sabali d'Amadou et Mariam (2008).

Le Pourquoi du comment, la chronique de Frédéric Worms

Retrouvez sa chronique  ici.

L'équipe