Qui sont les prisonniers palestiniens détenus et libérés par Israël ?

Lamees Abu Arqub, prisonnière palestinienne récemment libérée, embrasse son père, dans le village de Dura en Cisjordanie occupée, le 28 novembre 2023. ©AFP - HAZEM BADER / AFP
Lamees Abu Arqub, prisonnière palestinienne récemment libérée, embrasse son père, dans le village de Dura en Cisjordanie occupée, le 28 novembre 2023. ©AFP - HAZEM BADER / AFP
Lamees Abu Arqub, prisonnière palestinienne récemment libérée, embrasse son père, dans le village de Dura en Cisjordanie occupée, le 28 novembre 2023. ©AFP - HAZEM BADER / AFP
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Depuis vendredi dernier et le début du cessez-le-feu, Israël et le Hamas ont procédé à des échanges entre otages israéliens et prisonniers palestiniens. Mais que sait-on des prisonniers palestiniens et des motifs de leur détention ?

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Des échanges d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens ont été effectués entre Israël et le Hamas depuis le début du cessez-le-feu du vendredi 24 novembre. Des questions se posent néanmoins sur les motifs de détention des prisonniers palestiniens et de leur situation depuis lors.

Un accord avantageux pour le Hamas ?

Selon Laetitia Bucaille, le ratio de libération des otages du Hamas contre la libération de prisonniers palestiniens est estimé à un otage contre trois prisonniers. La sociologue nuance toutefois : "on pensait que le Hamas avait l'avantage puisqu'il imposait l'échange des prisonniers, mais le fait que les prisonniers choisis par Israël soient essentiellement ceux qui sont en fin de peine ou emprisonnés pour des motifs légers réduit leur avantage."

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Elle rapporte également que les autorités pénitentiaires israéliennes imposent des conditions à ces libérations : les célébrations des libérations sont interdites et des mauvais traitements envers les prisonniers ou les libérés ont été signalés.

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Pourquoi Marwan Barghouti ne fait-il pas partie de la liste des prisonniers libérés ?

Marwan Barghouti est un leader politique du Fatah, emprisonné depuis la seconde intifada. Selon Laetitia Bucaille, il pourrait incarner une solution politique pour la Palestine. Par ailleurs, libérer des personnalités publiques palestiniennes ne fait pas partie de la stratégie de l'État hébreu : "Israël ne veut pas apparaître faible et refuse de libérer des personnes qui pourraient avoir une stature ou qui sont accusées de crimes. Ce dont Israël peut se souvenir avec effroi, c'est que dans l'échange de prisonniers précédents, un des prisonniers échangés était Ahmed Sinouar, le chef du Hamas à Gaza, qui est probablement derrière l'attaque du 7 octobre."

Laetitia Bucaille revient ensuite sur les arrestations des Palestiniens en Cisjordanie, qui se déroulent en dehors du cadre et du fonctionnement de la justice : "les prisonniers et les Palestiniens appréhendés sont jugés par une justice militaire. Même lorsqu'ils prennent les meilleurs avocats, les procès ne sont pas forcément à leur avantage. Les conditions de détention se sont énormément durcies depuis que le ministre de la Sécurité Nationale, Ben Gvir, est au pouvoir : il a décidé de rationner l'alimentation, de raccourcir le temps des douches, de promenades, etc. On est à la limite de la torture puisqu'il y a une couverture pour cinq personnes, il n'y a plus de temps pour les douches, les prisonniers sont souvent battus, mis à nu. Une vidéo a circulé, filmée très certainement par un soldat israélien qui a montré des prisonniers palestiniens qui montaient dans un bus nu et il semblerait qu'ils aient été relâchés également nus de l'autre côté du checkpoint."

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