Threads, concurrent du réseau X, débarque en Europe

Threads, "fils" en anglais, c’est le nom de ce nouveau concurrent à Twitter, attendu pour midi dans toute l’Europe. Le réseau existe depuis le mois de juillet aux États-Unis et hors de l’UE.

Le groupe Meta, détenu par Mark Zuckerberg, a patienté avant de lancer son nouveau réseau pour mieux cerner la législation européenne, notamment les nouveaux règlements DSA et DMA entrés en vigueur en août dernier. Le groupe Meta qui détient également Facebook est un habitué des amendes records imposés par l’Europe pour non-respect des données personnelles, atteinte à la libre concurrence ou ciblage publicitaire.

Il a souhaité cette fois-ci attendre un peu pour donner des gages de sérieux et de responsabilité, ce qui n’est pas vraiment dans l’esprit de la maison. Son directeur promet de ne pas être un déversoir à fausses informations en vantant son système de modération, qui est encore loin d’avoir été probant sur Facebook. On jugera évidemment sur pièce.

Jetons donc un œil outre atlantique pour voir comment Threads fonctionne, l’interface s’inspire grandement de celle de Twitter, à savoir du micro blogging, il n’y pas d’usage du hashtag, ni de moteur de recherche par sujet. On sent que pour l’instant, l’idée est davantage de partager des messages entre amis ou communautés bienveillantes que de commenter la sulfureuse actualité.

Zuckerberg cherche à se distinguer de la provocation permanente d’Elon Musk pour se faire passer pour le gentil de l’histoire, celui à même de recueillir les utilisateurs traumatisés par la violence de Twitter devenu en X qu’une machine à polémique et "un vaste égout mondial" pour reprendre les mots d’Anne Hidalgo qui l’a quitté récemment.

Deviendra Threads pérenne ?

Meta ne doit pas crier victoire trop vite. En juillet, il a connu un démarrage tonitruant, il en sera certainement de même aujourd’hui en Europe. Threads a généré trente millions d’utilisateurs dans une centaine de pays en moins d’une journée. Un effet de curiosité grandement facilité par Instagram, car si vous possédez un compte sur ce réseau, vous pouvez vous inscrire sur Thread en deux clics.

C’est l’atout numéro un de Meta qui peut profiter de la puissance de ses utilisateurs pour les convertir au fil. Mais un mois plus tard, le chiffre des nouveaux abonnés a drastiquement chuté et surtout les utilisateurs ne restent pas longtemps sur le réseau. Et c’est bien la durée d’engagement qui intéresse les annonceurs.

Ce relatif désintérêt tient justement à son avantage comparatif. Sans polémique, il ne se passe pas grand-chose un peu comme sur BlueSky, un autre concurrent de Twitter initié d’ailleurs par son ancien patron, Jack Dorsey. Sur cette plateforme, les gens sont gentils, respectueux, aimables, mais on ne retrouve pas ce qu’on déteste sur Twitter : la tension. Paradoxe de l’être humain qui désire souvent ce qu’il fuit.