Le politique en quête de boussole économique ?

Quel avenir pour l'économie politique en France ? ©Getty - Tetra Images
Quel avenir pour l'économie politique en France ? ©Getty - Tetra Images
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Après une année 2022 marquée par l’inflation et les relèvements des taux, 2023 se termine mieux qu’on ne l’espérait : pas de récession, des marges d’entreprises plus avantageuses que prévues, une désinflation…Face à tant d'imprévisibilité, comment s'orientent les politiques ?

Avec
  • Charles Serfaty Economiste à la Banque de France, professeur de macroéconomie à l'Ecole d'économie de Paris

Faut-il s'attendre à une baisse durable du taux de croissance ?

Pour répondre à cette question, Charles Serfaty mobilise la théorie de l'économiste Robert Solow : "il y a un moteur de la croissance qui est l'accumulation de capital, qui ne peut pas mener à une croissance infinie. Vous ne pouvez pas avoir une croissance qui fonctionne uniquement avec l'accumulation de machines car il faut aussi bénéficier d'innovations techniques, de nouveautés. Le problème auquel vont faire face toutes les économies du monde, sera de remplacer toutes les machines qui utilisent de l'énergie fossile par des machines qui utilisent de l'énergie verte pour faire la transition climatique. Or, ce sont des énergies qui sont commodes, qu'on sait utiliser, on a des moyens et des infrastructures qui sont adaptées et les remplacer va avoir un coût."

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Qu'y a-t-il derrière le sentiment de déclassement ?

"Par rapport aux Etats-Unis, en termes relatifs, le PIB français a diminué par habitant, c'est-à-dire qu'il a continué d'augmenter mais il a augmenté moins vite qu'aux Etats-Unis. Il y a une cause qui touche toute l'Europe, c'est le vieillissement de la population. La population retraitée est beaucoup plus nombreuse qu'avant ; on a aussi repoussé l'âge des études, donc il y a une partie moindre de la population qui travaille. L'autre cause de cette baisse relative, c'est la baisse du temps de travail. En France, par exemple, nous avons plus valorisé le temps de loisir, nous avons plus de congés payés qu'aux Etats-Unis. Ce temps de loisir, c'est quelque chose qui compte pour le bien-être, même si ça ne va pas compter dans le PIB par habitant. Donc l'inquiétude qu'on pourrait avoir, ce serait que cette baisse soit due notamment à ce qu'on a pu observer dans les classements PISA, à savoir la baisse du niveau scolaire, ce que les économistes appellent la baisse du capital humain en France" explique l'économiste.

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