Missak Manouchian (1906-1944) : à l’apatride la Patrie reconnaissante

Un portrait de Missak Manouchian (1906-1944) dans les années 1930 - Wikimedia Commons - Domaine public - Auteur inconnu
Un portrait de Missak Manouchian (1906-1944) dans les années 1930 - Wikimedia Commons - Domaine public - Auteur inconnu
Un portrait de Missak Manouchian (1906-1944) dans les années 1930 - Wikimedia Commons - Domaine public - Auteur inconnu
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Missak Manouchian entre au Panthéon, et avec lui la mémoire de résistants et résistantes étrangers pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme d’autres, il est mort apatride - son dossier de demande de naturalisation, conservé aux Archives Nationales, renferme deux demandes inachevées.

Avec
  • Astrig Atamian Historienne
  • Krikor Beledian Écrivain et traducteur
  • Katia Guiragossian Petite-nièce de Mélinée et Missak Manouchian et autrice de documentaire
  • Anouche Kunth Historienne, chargée de recherche au CNRS à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, spécialiste des violences et crimes étatiques, abordés depuis l’exil arménien contemporain.
  • Dimitri Manessis Docteur en histoire contemporaine
  • Claire Mouradian Historienne, directrice de recherche émérite au CNRS
  • Denis Peschanski Historien, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale
  • Houry Varjabédian Éditrice
  • Jean Vigreux Historien, professeur d'Histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne
Les frères Garabed et Missak Manouchian (à droite), en janvier 1925
Les frères Garabed et Missak Manouchian (à droite), en janvier 1925
- Archives privées Katia Guiragossian / Aram

Il ne fut pas, comme on pourrait le penser a posteriori, un martyr-né. Mais un vivant exemplaire. Sa mort fut un terrible accident. (…) Il est mort au moment où toutes les expériences accumulées allaient enfin pouvoir porter leurs fruits, écrit Mélinée Manouchian, la compagne de Missak, elle aussi résistante, dans l’ouvrage qu’elle lui consacre paru en 1974.

Que sait-on de Lui ? Rescapé du génocide des Arméniens, orphelin, communiste, internationaliste, Résistant. Responsable militaire des FTP-MOI de la région parisienne, les Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’Œuvre Immigrée, fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien avec d’autres membres de son réseau.

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Manouchian - arménien - chef de bande : on se souvient de son visage de condamné se détachant avec d’autres en médaillon sur le fond rouge de l’affiche de propagande placardée par les nazis en 1944 sur les murs des villes de France, titrée : La libération ! Par l’armée du crime.
On le connaît par les plaques commémoratives, les bustes à Ivry-sur-Seine, à Marseille…, et sa dernière lettre déchirante à sa compagne, dont les mots en partie repris par Louis Aragon dans son poème Strophes pour se souvenir en 1955 passeront définitivement à la postérité grâce à l’interprétation de Léo Ferré.

Astrid Artin-Loussikian, enseignante, présidente de l'Association pour la Recherche et l'Archivage de la Mémoire arménienne (ARAM)

7 min

Pour entrevoir dans son bref parcours empli de blancs et de trous ce que furent sa vie, son quotidien, saisir par bribes ses émerveillements, ses désirs et ses colères, il faut cheminer à rebours.
Se plonger dans ses poèmes, ses lettres et les petits carnets qu’il emportait partout dans sa poche, dont certains sont conservés aujourd’hui au musée des arts et de la littérature Yeghishe Tcharents à Erevan et ont été remis au jour en 2023 par Katia Guiragossian et Houry Varjabédian.

Missak Manouchian, Mélinée Manouchian (au centre), Berdjouhi Elekian (années 1930)
Missak Manouchian, Mélinée Manouchian (au centre), Berdjouhi Elekian (années 1930)
- Archives privées Katia Guiragossian / Aram
France Culture va plus loin (l'Invité(e) des Matins)
36 min

Remerciements

Merci à : Violaine Challéat-Fonck, conservatrice en chef du patrimoine, Responsable du département de la Justice et de l'Intérieur aux  Archives nationales - Denis Peschanski pour la transcription des entretiens qu’il a menés en 1985-86 avec Cristina Boïco - Claude Garabédian, Astrid Artin-Louissikian et à L' association pour la recherche et l'archivage de la mémoire arménienne (ARAM).

L’historienne Anouche Kunth lit le poème « Les logis provisoires » d’Armen Lubin

1 min

Lecture des textes

Extraits lu par Leyla-Claire Rabih

Bibliographie sélective

Ouvrages :

Bandes dessinées :

  • Catalogue de l'exposition Des bulles dans le Maquis. Bande dessinée et Résistance de 1944 à 2023 à Bourges, au Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher ( 04/05-17/09/2023)
  • Missak, l'enfant de l'affiche rouge, de Didier Daeninckx et Laurent Corvaisier (Rue du Monde, collection Pas comme les autres, 2009. À partir de 8 ans)
  • Missak Manouchian. Une vie héroïque, Didier Daeninckx, Dominique Osuch et Mako (Les Arènes, 2024)
De gauche à droite : Séma (Kégham Atmadjian) et Missak Manouchian (1930)
De gauche à droite : Séma (Kégham Atmadjian) et Missak Manouchian (1930)
- Archives privées Katia Guiragossian / Aram

Actualités

Musique

Extraits de : Olga Neuwirth - Nicolas Hodges, Irvine Arditti, Garth Knox, Arditti String Quartet, Chamber Music - Bernhard Günter, Un peu de neige salie - Penderecki, Jakob Spahn, Utwory Kameralne Vol. II. Chamber Music Vol. II - Éric La Casa, Zone Sensible 2 / Dundee 2. Two Site Specific Projects For Public Spaces

Générique

Un documentaire de Marie Chartron, réalisé par Franck Lilin. Prises de son, Virginie Lorda, Thibau Nascimben, Benjamin Perru, Florent Layani, Valérie Lavallart et Dali Yaha. Mixage, Amandine Grevoz-Frichoux. Stagiaire, Adèle Isaac. Coordination, Christine Bernard. Attachée de production et page web, Sylvia Favre-Steyaert.

Marie Chartron a également produit la série LSD M.O.I., la main d'œuvre immigrée en lutte, à retrouver ci-dessous.

L'équipe