Croissance en baisse, déficit en hausse… Où trouver les milliards ?

Le ministre français de l'économie, Bruno le Maire, assiste à une conférence de presse à l'hôtel Matignon à Paris, le 21 février 2024 ©AFP - ALAIN JOCARD
Le ministre français de l'économie, Bruno le Maire, assiste à une conférence de presse à l'hôtel Matignon à Paris, le 21 février 2024 ©AFP - ALAIN JOCARD
Le ministre français de l'économie, Bruno le Maire, assiste à une conférence de presse à l'hôtel Matignon à Paris, le 21 février 2024 ©AFP - ALAIN JOCARD
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L'économie française est-elle en train de sortir de la stagnation ? Baisse de l'inflation, reprise de la consommation et multiplication des investissements étrangers... Quelles sont les projections des économistes pour les mois à venir ?

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2024 : un redémarrage de l’économie ou une nouvelle année difficile ?

Si certains annoncent un redémarrage de l’économie française, Eric Heyer, directeur du département Analyse et prévision de l'OFCE, n’est pas de cet avis : “je pense que s'il devrait y avoir un redémarrage, ce serait plutôt pour la fin d'année, voire l'année 2025. Jusqu'à présent, il y avait un ralentissement économique parce que les entreprises se plaignaient d'avoir des problèmes d'offre. Elles n'arrivaient pas à produire à cause de difficultés de recrutement et de problèmes d'approvisionnement. La bonne nouvelle est que ces problèmes  sont en train de se résoudre petit à petit. En revanche, le principal frein concerne aujourd'hui les carnets de commandes. On est donc passé d'un problème d'offre à un problème de demande. Malheureusement, au moins le premier semestre de l'année 2024 devrait être marqué par ce problème et donc par une croissance quasi nulle. L'élément central, c'est l'emploi. Jusqu'ici, malgré une croissance très faible, les entreprises créaient énormément d'emplois. Là, il semble que nous sommes dans une phase où les chefs d'entreprise veulent beaucoup moins embaucher. Donc 2024 sera encore une année difficile pour les Français”.

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La lutte contre le chômage

Pour faire face à ce problème, le gouvernement a décidé d'intensifier sa lutte contre le chômage par une nouvelle réforme. Celle-ci consiste à accroître la différence de rémunération entre les chômeurs et ceux qui ont un emploi. Eric Heyer évoque sa réticence : “que le travail paye plus que le non-travail est sans doute un objectif qui est vertueux. Il faut inciter potentiellement à travailler. S'il y a des difficultés de recrutement, c'est une solution. Mais les entreprises disent clairement qu’elles ne veulent plus embaucher. Donc quel est l'intérêt d'inciter un chômeur et de le contraindre alors qu'il n'y aura pas de demande d'emploi dans les prochains trimestres ? Entre nous, si on est dans un problème de demande, durcir les conditions des chômeurs en baissant leur indemnisation va nourrir ce problème de demande. Donc il n'y avait vraiment pas d'urgence à refaire une cinquième réforme du marché de l'assurance chômage”.

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Pourtant, de nombreux secteurs font face à des difficultés d’embauches, et cette réforme pourrait donc permettre d'inciter les chômeurs à aller vers ces secteurs selon le gouvernement. Pour Eric Heyer , le problème est autre : “la première raison est d'abord le logement. Tant que le coût pour se loger est extrêmement élevé et qu’il devient trop cher de déménager, vous ne le faites pas. Vous restez dans votre logement et donc vous êtes fixé à un endroit, alors que les emplois peuvent être ailleurs. La deuxième raison est le coût du transport et du permis de conduire. Beaucoup de Français ne peuvent pas accepter des emplois qui sont à quelques kilomètres”.

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