60 migrants meurent de faim et de soif en Méditerranée, leurs appels à l'aide ont été ignorés selon les ONG

Une volontaire de la Croix-Rouge s'occupe d'un enfant à bord du navire de sauvetage Ocean Viking, après le sauvetage de 25 migrants partis de Libye ©AFP - Johanna de TESSIERES / SOS MEDITERRANEE / AFP
Une volontaire de la Croix-Rouge s'occupe d'un enfant à bord du navire de sauvetage Ocean Viking, après le sauvetage de 25 migrants partis de Libye ©AFP - Johanna de TESSIERES / SOS MEDITERRANEE / AFP
Une volontaire de la Croix-Rouge s'occupe d'un enfant à bord du navire de sauvetage Ocean Viking, après le sauvetage de 25 migrants partis de Libye ©AFP - Johanna de TESSIERES / SOS MEDITERRANEE / AFP
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Une soixantaine d'hommes, de femmes et d'enfants sont morts en Méditerranée, en tentant de rejoindre l'Europe depuis la Libye, selon les témoignages de 25 rescapés secourus par le navire-ambulance Ocean Viking. Ces migrants avaient lancé plusieurs appels de détresse, indique SOS Méditerranée.

Au moins 60 migrants sont morts en Méditerranée, de faim et de soif après avoir dérivé en haute mer, alors qu'ils avaient lancés plusieurs appels de détresse, ce qui réveille, pour la presse italienne, le douloureux souvenir de Cutro, l'an dernier. Ces hommes, femmes et enfants, originaires du Sénégal, de Gambie et du Mali (pour ce que l'on sait pour l'instant) ont vu le moteur de leur embarcation tomber en panne, trois jours après leur départ de Zawiya, dans l'ouest de la Libye. C'est ce qu'ont raconté les rescapés, précisent le journal italien  La Stampa et le quotidien catholique Avvenire qui mettent, chacun, cette tragédie en Une : 25 personnes ont été secourues par le navire-ambulance Ocean Viking.

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Des rescapés traumatisés et à bout de forces : "Les rescapés sont très faibles", peut-on entendre dans une vidéo relayée notamment par le journal italien  La Repubblica, où l'on voit les personnes secourues enveloppées dans des couvertures de survie, en état d'hypothermie, de déshydratation, à bout de forces. Des visages émaciés tels que l'Ocean Viking n'en avait jamais vus en sept ans d'activité, souligne La Stampa.  **Les exilés, affamés et déshydratés, étaient "sous le choc après avoir vu leurs compagnons de voyage mourir un à un. Et pour avoir été obligés de jeter leurs corps à la mer". Un Sénégalais a raconté aux sauveteurs, d'une voix faible, poursuit La Stampa, qu'il avait vu mourir sa femme et leur fils âgé d'à peine un an et demi. Lui et la vingtaine de survivants ont dérivé en haute mer pendant des jours sans eau ni nourriture, "ne s'accrochant qu'à l'espoir, que tôt ou tard quelqu'un viendrait les sauver", raconte  le Taggeschau en Allemagne. Sauf qu'ils ont mis une semaine avant d'être secourus.

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Les migrants avaient pourtant lancé plusieurs appels de détresse, ce qui rappelle aux journalistes de  l'émission Metropolis, du groupe GEDI (que l'on retrouve à la demande sur le site de La Repubblica) le drame de Cutro en février 2023, lorsque 94 migrants étaient morts dans un naufrage survenu au large de la ville calabraise de Cutro. Cette tragédie aurait pu être évitée, selon plusieurs médias internationaux, si l’Italie et l’agence européenne Frontex avaient réagi plus tôt. D'où cette question posée, hier soir, par  l'émission Metropolis : "un an et un mois après Cutro, avec cette nouvelle découverte macabre et honteuse, la question qui se pose est combien de SOS, d'appels à l'aide ce groupe de migrants avaient lancés ?" Valeria Taurino, la directrice générale de SOS Méditerranée ne peut pas donner de chiffre précis mais elle sait que les migrants avaient contacté le standard de l'ONG Alarm Phone, qu'ils avaient aussi envoyé un tweet mais les autorités ne leur ont pas répondu? Ce que confirme  La Stampa. L'agence européenne Frontex affirme, à la  BBC, qu'un de ses avions avait repéré le navire et alerté les autorités libyennes qui n'ont visiblement rien fait.

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Les ONG dénoncent des entraves au sauvetage de migrants de la part du gouvernement italien d'extrême droite : les ONG SOS Humanity, Sea-Watch et Sea-Eye ont dénoncé l'attitude du gouvernement d'extrême droite, en Italie, qui les a empêchées, rapporte  le quotidien catholique Avvenire, de faire leur travail de sauvetage en bloquant des navires pour des motifs fallacieux, depuis janvier 2023. Et ce n'est pas la seule polémique : alors que Le port d'Ancône, sur la côte adriatique italienne, a été désigné comme lieu sûr de débarquement pour l'Ocean Viking - qui compte désormais à son bord 224 personnes après d'autres sauvetages rapporte  La Repubblica -, il reste 1 450 km à parcourir pour le bateau. C'est encore trop loin pour les migrants qui ont besoin d'une aide rapide, alerte l'Ocean Viking. Le bateau-ambulance veut un port plus proche, pour pouvoir débarquer. Les autorités italiennes n'ont pas répondu, pour l'instant, à cette demande. Selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale des migrations, agence de l'ONU, 3 105 migrants sont morts ou ont été portés disparus, l'an dernier, en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Europe. Depuis janvier, 360 migrants sont décédés ou portés disparus, selon la même source.

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Controverse sur des accords migratoires de l'Union européenne avec l'Egypte et la Tunisie : La mort d'au moins 60 de ces migrants survient alors que la Première ministre italienne Giorgia Meloni doit se rendre en Égypte ce week-end, note  La Stampa, avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen pour signer un accord avec le président Al Sisi pour bloquer les frontières. L'accord reprend le modèle du mémorandum avec la Tunisie de Kais Saied (évoqué ici même, selon plusieurs journaux, les migrants sont pris au piège en Tunisie ; un piège que l'Europe entretient). Le Parlement européen a demandé des éclaircissements sur ce "mémorandum d'entente" UE-Tunisie, indique La Stampa, "car il ne répond pas à des critères fondamentaux en termes de droits. Une mesure qui pourrait également compromettre d’emblée l’accord avec Le Caire." La lettre du rapporteur du Parlement européen sur l'Egypte prend une tonalité plus politique "qui sonne comme un nouvel avertissement pour Ursula von der Leyen", qui se présente officiellement pour un second mandat en tant que candidate du Parti Populaire Européen. "La politisation croissante de sa campagne sous la bannière du PPE et surtout son choix de s'allier à Meloni, leader des conservateurs, lui coûtent une perte de consensus dans les autres groupes de "sa" majorité. Si la Commission persiste dans cette gestion opaque des fonds européens, écrivent les rapporteurs pour l'Egypte, vous serez responsable d'alimenter les doutes sur la justesse de l'action européenne dans le monde. Je suis convaincu qu'en tant que Président, vous ne voudrez pas courir le risque de saper la légitimité et l'impartialité de la Commission européenne", écrit  La Stampa.

A la Une, également

En Argentine, sept enfants sur dix pourraient tomber dans la pauvreté, à cause notamment des coupes budgétaires du président Javier Milei qui ont aggravé une crise commencée avec la pandémie et sous les précédents gouvernements péronistes, rappelle  El Periódico. L'UNICEF craint désormais le pire pour l'Argentine, indiquent le journal  La Gaceta et  El País. En cause, l'inflation et les salaires qui n'augmentent pas assez vite, selon l'UNICEF, mais aussi la politique ultralibéral du président Milei. Si fin décembre, plus de la moitié des enfants et adolescents en Argentine étaient pauvres, soit 7 millions de mineurs, leur nombre pourrait augmenter d'un million sous Milei, avec les familles monoparentales davantage touchées que les autres, rapporte El Periódico. Le journal  La Nación, qui a salué la décélération de l'inflation, en février - elle s'est réduite à 13,2% -, note que les coupes budgétaires, la fin des subventions (énergie, transports) asphyxient le pouvoir d'achat.

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