Y a-t-il une opposition politique en Ukraine ?

Le 28 décembre 2022, le président Volodymyr Zelensky prononce son discours lors de l'allocution annuelle devant le parlement Verkhovna Rada à Kiev. ©AFP - STR / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP
Le 28 décembre 2022, le président Volodymyr Zelensky prononce son discours lors de l'allocution annuelle devant le parlement Verkhovna Rada à Kiev. ©AFP - STR / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP
Le 28 décembre 2022, le président Volodymyr Zelensky prononce son discours lors de l'allocution annuelle devant le parlement Verkhovna Rada à Kiev. ©AFP - STR / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP
Publicité

En Ukraine, plusieurs députés se sont récemment plaints de voir leurs déplacements à l’étranger contrôlés, voire interdits par les services de sécurité ukrainiens.

Avec
  • Clara Marchaud Journaliste indépendant basée en Ukraine pour L’Express, Le Figaro et Mediapart

Parmi ces élus, en chef de file : l’ancien président et désormais député de l’opposition Porochenko, qui s’était vu interdire un voyage en Hongrie au mois de décembre… De plus en plus critiques, certains parlementaires dénoncent une dérive du pouvoir de Zelensky. Deux ans après le début de l’opération spéciale russe, que reste-t-il de l’union sacrée et qui sont les voix dissidentes dans le pays ?

Guerre et démocratie

Après plus de deux ans de guerre acharnée contre les armées russes, l’Ukraine tente coûte que coûte de tenir bon. Si le pays s’était immédiatement uni derrière son président, plusieurs voix commencent aujourd’hui à s’élever contre Volodymyr Zelensky. Clara Marchaud, journaliste et correspondante en Ukraine pour plusieurs médias français, décrypte les tensions qui traversent le pays. "Il est évidemment compliqué de préserver la démocratie durant une guerre totale. En Ukraine, le Parlement continue de se réunir, débattre et voter. Depuis le début de l’invasion, la guerre a pourtant occupé tout l'espace politique et médiatique, devenant l’unique sujet de discussion et de réforme."

Publicité

"Une forme d’union sacrée mobilisait l’ensemble de la classe politique et les députés sont entrés dans un 'turbo-régime' où ils ont voté tous les projets de loi nécessaires pour assurer la continuité de l’État. Aujourd’hui les débats sont plus nombreux et des critiques se font entendre." Notamment à l’égard des interdictions de sortie du territoire imposée aux députés et qui seraient plus facilement contournées pour les proches de la présidence.

Le Journal de l'éco
5 min

Les besoins de la guerre

Les besoins toujours plus grands en homme et matériel pour le front se retrouvent aussi au cœur des débats, précise Clara Marchaud, qui vient de publier Un si long mois de février, histoire intime de la guerre en Ukraine aux éditions Plein Jour. "Aujourd'hui, le Parlement discute une possible réforme de la loi sur la mobilisation, qui est devenue un sujet majeur dans le pays à fois parmi les cercles politiques et pour les citoyens surtout. Depuis le début de la guerre, seuls les hommes de 18 à 60 ans sont mobilisables, avec des exceptions pour les pères de trois enfants ou les personnes handicapées. Le gouvernement et l'armée aimeraient justement réformer ces dispositions pour engager jusqu'à 500 000 nouvelles recrues durant l’année." Un sacrifice demandé à la société civile qui nourrit en retour ses exigences vis-à-vis de la classe politique dont les possibles corruptions et privilèges apparaissent encore plus insupportables qu’auparavant.

3 min

L'équipe