Pourquoi parle-t-on de "printemps des peuples" ? : épisode • 3/4 du podcast Le printemps

Photographie prise pendant la Commune de Paris, Boulevard de Ménilmontant, Paris, 1871 ©AFP
Photographie prise pendant la Commune de Paris, Boulevard de Ménilmontant, Paris, 1871 ©AFP
Photographie prise pendant la Commune de Paris, Boulevard de Ménilmontant, Paris, 1871 ©AFP
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Pourquoi le printemps est-il souvent associé à la révolution ? Quelle est l'origine de l'expression le “Printemps des peuples” ? Est-ce le nom d’un souvenir qu’on espère voir éclore à nouveau, après, plus tard, quand l’hiver sera terminé ?

Avec
  • Jean-Claude Caron Professeur à l’université de Clermont Ferrand, Membre de l'Institut universitaire de France.
  • Nicolas Poirier Docteur en science politique de l’université Paris-Diderot, professeur de philosophie au lycée Jules Verne de Cergy

"Avec Philosophie" évoque cette semaine le printemps. Dans ce troisième épisode, c'est la notion de "printemps des peuples" qui est au cœur de cette discussion.

Pour en parler

Jean-Claude Caron, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Clermont Auvergne, ancien président de la Société d’histoire de la révolution de 1848. Il a notamment publié :

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Nicolas Poirier, docteur en science politique de l’université Paris-Diderot et professeur de philosophie au lycée. Il a notamment publié :

Émeutes du printemps

Les révolutions ont souvent eu lieu au printemps, comme l'explique Jean-Claude Caron : "On sait que le printemps est une période particulièrement sensible parce qu'on est à ce qu'on appelle l'époque de la soudure. En gros, on récolte l'été. Si la récolte n'est pas bonne, on passe plus ou moins bien l'hiver et quand arrive le printemps, il n'y a plus rien. Les prix du blé augmentent, la farine devient rare et donc on a des émeutes. Donc c'est la disette, la misère qui produit ces émeutes de printemps. S'il y a eu la révolution de juillet avec la prise de la Bastille, c'est parce que le printemps 89 s'avère extrêmement difficile. Il y a bien d'autres exemples après, les émeutes et les révolutions printanières ne manquent pas. La Commune de Paris, par exemple, se déroule de mars à mai, c'est-à-dire en plein printemps."

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Surgissement imprévisible

"Si on veut vraiment penser la liberté des peuples, il faut penser leur surgissement imprévisible," explique Nicolas Poirier :"Claude Lefort appelle cela l'indétermination. C'est parce que l'histoire est indéterminée que les êtres humains peuvent inventer quelque chose qui n'est pas déjà là. Mai 68 libère des pans entiers de créativité démocratique, c'est un mouvement porté par la jeunesse, mais qui a débordé le strict cadre d'une révolte étudiante."

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Jeunesse et révolution

Jean-Claude Caron montre, en effet, que la jeunesse est une image fortement liée à la révolution : "en 1830 et en 1848, on voit une floraison d'iconographies qui montrent, bras-dessus, bras-dessous, un étudiant, un jeune garde national et un ouvrier. On veut promouvoir l'idée qu'il y a une seule jeunesse, qu'il y a une unité sociale qui se fait. Ceci va être évidemment démenti par les faits."

Références sonores

  • Extrait du texte "La Praguerie de 1848", dans la Revue des Deux Mondes, tome 23, d'Alexandre Thomas,1848
  • Extrait du texte de Cornelius Castoriadis, “Ce qu’est la révolution” (1987), dans Une société à la dérive, Seuil, 2005
  • Extrait du texte de Claude Lefort “Une autre révolution” (1977), dans L’invention démocratique, Fayard, 1981
  • Archive sur Le Printemps de Prague, Radio-Télévision Suisse, 1968
  • Archive sur la chute de Ben Ali, JT20h, France 2, le 14 janvier 2011
  • Chanson de fin Revolution, The Beatles, sorti en été 1968 sur la face B de Hey Jude

Le Pourquoi du comment, la chronique de Frédéric Worms

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