Kafka : la loi, la liberté, et la question anarchiste

Dernière photographie connue de Franz Kafka, probablement prise en 1923. - Anonyme / Wikimedia
Dernière photographie connue de Franz Kafka, probablement prise en 1923. - Anonyme / Wikimedia
Dernière photographie connue de Franz Kafka, probablement prise en 1923. - Anonyme / Wikimedia
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En 1924, Kafka mourait des suites de la tuberculose. Il nous lègue une œuvre inachevée, imprégnée par une critique de l'autoritarisme et de la bureaucratie. La philosophie s'est largement saisie de ses écrits, comme ce fut le cas de Walter Benjamin ou d'Hannah Arendt. Mais peut-on décrypter Kafka ?

Avec

Comme tous les vendredis, Géraldine Muhlmann et ses invités analysent l'actualité avec un regard philosophique. À l'occasion de l'anniversaire de la mort de Kafka, c'est son œuvre qui est l'objet de la discussion.

Kafka : soumission ou insoumission politique ?

L'œuvre de Kafka a fait l’objet de  nombreuses interprétations, parfois contradictoires. La question de l’insoumission ou la soumission politique de Kafka est le cœur du livre de Günther Anders Pour ou contre. Léa Veinstein explique que dans ce texte, il “reprend le dispositif du procès et il imagine qu'il va tenir, lui, en tant que philosophe, le procès de l'écrivain avec les deux parties”. Günther Anders “reconnaît qu'on est dans la description et qu'on ne peut pas faire de Kafka un sociologue ou un homme politique”. Autrement dit, il affirme qu’“on doit continuer de le lire comme un écrivain et qu'il est dans la description des dispositifs”.

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Les Nuits de France Culture
1h 07

Kafka, l’appel à la révolte individuelle

Pour Michaël Löwy, il y a pourtant dans l'œuvre de Kafka un appel à la révolte indirecte puisque “c'est en décrivant la servitude volontaire qu'il y a un appel à la révolte”. Or, “il ne s'agit pas d'organiser un mouvement révolutionnaire, c'est toujours une révolte individuelle”. On retrouve notamment cette idée dans  le roman Le Château, dans lequel Kafka “décrit tout le temps la servitude volontaire de tous les habitants du château, sauf Amalia”.

Les Chemins de la philosophie
53 min

Pour en parler

Léa Veinstein, écrivaine. Parmi ses publications, on trouve :

  • J'irai chercher Kafka (Flammarion, 2024)
  • Les philosophes lisent Kafka (Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2019)

Michaël Löwy, directeur de recherche émérite au CNRS. Il est l'auteur de :

Références sonores

  • Extrait du film Le Procès (1962), réalisé par Orson Welles.
  • Lecture par Anna Pheulpin d'un extrait d'Hannah Arendt, "Franz Kafka" dans La tradition cachée.
  • La métamorphose de Kafka, lecture par Micha Lescot du Centre dramatique national des Amandiers, texte traduit par Jean-Pierre Lefèbvre, Création pour France Culture, Lecture musicale.
  • enregistrée en direct et public le 14 juillet à 20 h dans la cour du Musée Calvet à Avignon
  • Chanson en fin d'émission : Adagio en sol min par Remo Giazotto (1958), Tomaso Albinoni (1671-1751).
  • Titre du générique : Sabali d'Amadou et Mariam.

Le Pourquoi du comment, la chronique de Frédéric Worms

Retrouvez sa chronique ci-dessous.

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