États-Unis : l’adieu à la mondialisation ? : épisode • 4/4 du podcast Libre-échange : la nouvelle donne

En 2018, le président américain Donald Trump avait obtenu la renégociation de l'ALENA pour y inclure des mesures plus protectrices des travailleurs américains. ©AFP - SAUL LOEB

Série « Libre-échange : la nouvelle donne »

États-Unis : l’adieu à la mondialisation ?

Jeudi 28 mars 2024

En 2018, le président américain Donald Trump avait obtenu la renégociation de l'ALENA pour y inclure des mesures plus protectrices des travailleurs américains. ©AFP - SAUL LOEB

Conjuguant désormais protectionnisme social et nouveaux partenariats en Amérique du Sud et dans l’Indo-Pacifique, comment les États-Unis, pays apôtre de la mondialisation, sont-ils passés en vingt ans seulement d’un discours libre-échangiste à une rhétorique protectionniste ?

Avec

Jean-Baptiste Velut Professeur des universités à la Sorbonne Nouvelle
André Sapir Professeur à l’université libre de Bruxelles et chercheur à l’institut Bruegel
Mathieu Arès Professeur à l'université de Sherbrooke et chercheur au CEIM

En dépit de l’alternance politique à la Maison-Blanche, les États-Unis maintiennent un même cap économique depuis près d’une décennie. Un cap résolument tourné vers un adversaire, Pékin, contre lequel Donald Trump a engagé une intense guerre commerciale pour limiter les dommages infligés par la production manufacturière chinoise au tissu industriel américain. Son successeur Joe Biden a pour sa part multiplié les investissements pour relancer l’économie américaine tout en bloquant les exportations de puces et autres semi-conducteurs vers l’Empire du milieu. Un repli protectionniste qui se vérifie aussi avec la réforme du traité de libre-échange passé avec le Mexique et le Canada, dont les clauses sociales ont été largement revues à la hausse.

Derrière cette tendance de fond, un double enjeu : la défense des ouvriers et de la classe moyenne américaine, mis à mal par des décennies de mondialisation débridée, et la nécessité de ne pas laisser la Chine s’engouffrer dans les espaces laissés libres par Washington sur l’échiquier du commerce international. C’est la raison pour laquelle les États-Unis conjuguent protectionnisme social et nouveaux partenariats en Amérique du Sud et dans l’Indo-Pacifique. Des partenariats désormais moins basés sur le libre-échange que sur la sécurisation d’approvisionnements stratégiques.

Les politiques protectionnistes de Trump et Biden signent-elles le retrait américain du grand jeu du commerce mondial ? Comment, en vingt ans seulement, le pays apôtre de la mondialisation est-il passé d’un discours libre-échangiste à une rhétorique protectionniste ? À huit mois de l’élection présidentielle, quelle résonance ce débat a-t-il au sein de la classe politique américaine, mais aussi de l’opinion publique ?

À écouter : Taxes commerciales : l’Union Européenne dans l’étau sino-américain ?

Les Enjeux internationaux

10 min

Focus - L’ALENA, rempart contre le monopole chinois sur la voiture électrique

Avec Mathieu Arès, professeur à l'université de Sherbrooke et chercheur au CEIM

Alors que le géant chinois de la voiture électrique BYD a annoncé son intention d’ouvrir une usine au Mexique, les Etats-Unis craignent de plus en plus pour la pérennité de leur industrie automobile. Face à cette menace, les Américains peuvent s’appuyer sur leurs partenaires commerciaux historiques de l’ALENA, pacte commercial conçu il y a trente ans ayant permis la mise en place de chaîne de fabrication solidement implantées et soigneusement réparties entre les trois pays. Malgré les multiples critiques et tentatives de remise en cause notamment de la part de l’ancien président Donald Trump, le pacte commercial nord-américain, rebaptisé AEUMC, se révèle aujourd’hui précieux pour rester compétitifs dans le secteur automobile, en particulier électrique.

À écouter : L’industrie chinoise à la conquête du monde

Cultures Monde

58 min