L’agence Bloomberg a révélé hier que les renseignements américains prévoient une “attaque imminente” de l’Iran sur Israël. Et ces derniers temps, il semble qu’ils se soient rarement trompés…
- Hasni Abidi Directeur du Centre d'Etudes et de Recherche sur le Monde Arabe et Méditerranéen, à Genève
La tension continue de croître entre Tel Aviv et Téhéran, suite à l’attaque d’un bâtiment diplomatique iranien en Syrie imputé à l’armée israélienne. Un climat d’incertitude règne dans la région. Faut-il craindre un nouveau front au Moyen-Orient ? À quoi s’attendre en termes de riposte militaire de l’Iran ?
Une ligne rouge franchie
Hasni Abidi, politologue spécialiste du monde arabe, enseignant au Global Studies Institute de Genève, directeur du CERNAM et auteur du Moyen-Orient selon Joe Biden (éditions Érick Bonnier, 2022) soulève plusieurs points : "D'abord, il est dans l'intérêt du gouvernement israélien de faire une extension et en même temps une diversion du conflit qui l'oppose au Hamas. C'est une opportunité pour accroître le soutien, notamment américain et occidental. Le deuxième élément, c'est qu'Israël aussi croit ce qu'on appelle 'l'unité des fronts'. Et pour Israël, l'Iran est un soutien important de tous les autres mouvements, le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah, et évidemment le contentieux et l'historique entre les Iraniens et les Israéliens, entre le gouvernement surtout de M. Netanyahou et les Iraniens, c'est probablement pour eux l'opportunité d'en finir avec la menace iranienne persistante."
Une information crédible ?
La possibilité d'une attaque iranienne contre Israël semble se confirmer. Hasni Abidi rappelle : "Les Américains sont les meilleurs connaisseurs de la région et disposent d'informations, mais aussi de réseaux qui sont très fiables et qui ont aussi montré leur crédibilité. Partant du principe qui guide la politique étrangère américaine, en cas de représailles, c'est qu'il existe ce qu'on appelle des opérations militaires. La deuxième option, c'est ce qu'on appelle aussi 'sans contraintes et sans frontières'. Et c'est cette deuxième option qui inquiète les Américains, puisqu'ils ne peuvent surtout pas anticiper quand les Iraniens vont frapper et dans quel lieu, justement, soit au Proche-Orient, dans les intérêts israéliens dans le monde ou dans l'intérieur même du territoire israélien."
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