L'anarchisme, pionnier des luttes contemporaines ? : épisode • 1/2 du podcast Le renouveau de l'intérêt pour l'anarchisme

Emma Goldman (1869-1940) ©Getty - Apic
Emma Goldman (1869-1940) ©Getty - Apic
Emma Goldman (1869-1940) ©Getty - Apic
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Pourquoi certaines figures de l'anarchisme du XIXe siècle sont-elles en train de resurgir aujourd'hui ? En quoi cette pensée est-elle particulièrement actuelle ?

Avec
  • Irène Pereira Sociologue et spécialiste des pratiques militantes
  • Léa Gauthier Enseignante, traductrice, critique d'art et éditrice
  • Tancrède Ramonet Réalisateur

Pour en parler :

Irène Pereira, professeure des Universités en philosophie de l’éducation à l’Université de Rouen. Elle a écrit plusieurs ouvrages sur l’anarchisme, la gauche radicale et les pédagogies critiques. Elle participe régulièrement au site Grand angle libertaire. Elle a notamment publié :

Léa Gauthier, philosophe de formation, traductrice, éditrice, auteure, elle enseigne à l’Académie royale des Beaux-Arts (Arba-Esa) de Bruxelles. Elle a notamment publié :

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Tancrède Ramonet, auteur et réalisateur de documentaires, fondateur de la société de production “Temps Noir”. Il a notamment réalisé :

La femme la plus dangereuse d'Amérique

"A l'origine du mouvement anarchiste ce qui est surprenant, c'est la présence de femmes au premier plan qui interviennent dans les conférences publiques. Explique Tancrède Ramonet : Il faut savoir à l'époque que les conférences publiques permettaient de ramasser de l'argent pour aider les journaux, aider le mouvement ouvrier, aider les grèves. Donc, c'était important d'avoir des orateurs qui allaient faire venir le public. Et à la fin du XIXe siècle, ce sont des femmes qu'on met au premier plan. Emma Goldman remplit des salles de 2000 personnes. Quand elle prend la parole, on vient la voir. Il y a évidemment,  une dimension sulfureuse : on parle d'elle comme la femme la plus dangereuse d'Amérique, mais aussi parce que c'est une formidable oratrice qui a décidé de se servir de la parole comme d'une arme et qui fait de la propagande anarchiste."

Les femmes et le féminisme

"Il y a une distinction entre l'émancipation des femmes et le féminisme, indique Irène Pereira. Les femmes anarchistes, au début du XXe siècle considèrent le mouvement féministe de leur époque, comme un mouvement bourgeois, qui défend notamment le droit de vote, ce qui n'est pas le cas des anarchistes. Donc, de ce point de vue-là, effectivement, les figures de l'anarchisme, ont été favorables à l'émancipation des femmes, mais sans nécessairement se revendiquer comme féministes."

Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties
28 min

Références sonores :

  • Extrait du documentaire Ni dieu ni maître, une histoire de l'anarchisme - Partie 1 : La Volupté de la destruction (1840-1906), réalisé par Tancrède Ramonet, 2016
  • Archive d’Emma Goldman, Interview télévisée lors de son retour aux États-Unis, 1933
  • Extrait du texte d'Emma Goldman, “Le droit de vote des femmes”, extrait du recueil Anarchism and Other Essays (1910), dans le recueil De la liberté des femmes, trad. par Thibaut de Saint Maurice, Payot, 2020
  • Voltairine de Cleyre, “L’esclavage sexuel”, conférence prononcée en 1895 pour la Ladies’Liberal Ligue, dans Y’a-t-il plus fier et libre que nous ?, trad. Léa Gauthier, Payot, 2023
  • Musique fin “Get Up, Stand Up” de Bob Marley, dans l’album Burnin, 1973

Le Pourquoi du comment, la chronique de Frédéric Worms

Retrouvez sa chronique ci-dessous.

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