Geispolsheim, France, 14 janvier 2025 ©AFP - SEBASTIEN BOZON
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Geispolsheim, France, 14 janvier 2025 ©AFP - SEBASTIEN BOZON
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Le projet de budget 2025 révèle un financement de la transition écologique en net recul. Pourquoi la lutte environnementale ne mobilise-t-elle plus en France alors que les États-Unis s’apprêtent à quitter de nouveau l’Accord de Paris ?

Avec
  • Jean Jouzel, climatologue, ancien vice-président du GIEC
  • Hélène Soubelet, docteur vétérinaire, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité

Alors que "tous les voyants sont rouges" , l'écologie s'éloigne des priorités du gouvernement.

Dans le contexte mondial, l'écologie oscille entre une priorité reléguée au second plan et une notion ouvertement rejetée : le retrait de l'accord de Paris par les États-Unis intervient au moment où, en France, le projet de loi de finances prévoit de baisser d'un demi-milliard d'euros les dotations à l'écologie. L'ancien vice-président du GIEC Jean Jouzel et Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, expliquent ce reflux des ambitions écologiques. Ces mauvais signaux interviennent dans un contexte d'aggravation des périls climatiques, précise Jean Jouzel : "Les incendies sont de retour en Californie, tous les voyants sont au rouge et, dans le même temps, Donald Trump se retire des accords de Paris (…) nous sommes au creux de la vague, il faut continuer à dire l'urgence, à la répéter". Hélène Soubelet explique par ailleurs que les menaces sur la biodiversité sont aggravées par les changements climatiques, la mauvaise gestion des écosystèmes et une politisation des débats scientifiques. La chercheuse critique aussi les confusions entre sylviculture et écosystème forestier : "La forêt souffre aussi d'une mécompréhension que l'on a de son fonctionnement. Il y a un certain nombre de massifs avec des arbres qui ne sont pas des forêts, puisqu'ils n'ont pas un fonctionnement qui donne la capacité à absorber les chocs et à rebondir".

Les deux spécialistes décrivent une forme de lassitude concernant le peu d'écho politique que trouve leur discours, l'urgence budgétaire ou la démagogie passant souvent avant les nécessités d'action attestées par la science. Pourtant, Jean Jouzel précise que certaines avancées se font jour : "Il faut de l'optimisme aujourd'hui : le développement des énergies renouvelables s'impose et même un État pétrolier comme le Texas est aussi le premier État en termes de développement des énergies renouvelables aux États-Unis."

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