La fin des utopies : épisode • 5 du podcast Louise Michel, femme tempête

Louise Michel (1899) ©Getty -  Print Collector
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À la fin de la vie de Louise Michel, le refus des dominations, aussi multiples qu'elles soient, ne s'amenuise pas, au contraire...

Avec
  • Michelle Perrot Historienne spécialiste de l'histoire des femmes, professeure émérite d’histoire contemporaine à l'Université Paris Cité
  • Jean-Marc Hovasse Professeur de littérature française à Sorbonne Université et directeur de recherches au CNRS
  • Michèle Riot-Sarcey Professeure émérite d’histoire contemporaine et d’histoire du genre à l’université Paris-VIII, historienne du politique et du féminisme.
  • Xavière Gauthier Éditrice de la correspondance générale de Louise Michel, fondatrice de la Collection des œuvres de Louise Michel au sein de l'unité de recherche : Littérature, idéologies et représentations au XVIIIe-XIXe siècles.
  • Chloé Leprince Journaliste au service culture, numérique et médias de la rédaction de France Culture
  • Odile Krakovitch Ancienne conservatrice aux archives nationales
  • Sidonie Verhaeghe Maitresse de conférences en Sciences politiques à l’Université de Lille et chercheuse au CERAPS.

C’est quasiment de force, que Louise Michel est sortie de sa prison de Saint-Lazare en 1886. Elle refuse la grâce que le gouvernement a signé pour elle. Comme si elle sentait que son combat trouverait moins d’écho dans ce XXe siècle qui s’annonce, que dans sa cellule. Tout pourtant nourrit son verbe. Les mineurs de Decazeville qui se sont vus infliger une baisse de salaire ont fini par défenestrer le sous-directeur. A Chicago, une bombe a explosé suite au défilé du 1er mai 1886 qui réclamait la journée de 8 heures. Quatre anarchistes seront pendus.

Mais elle vient du siècle des utopies, alors que celui des idéologies commence. Elle n’est pas des mouvements qui se structurent autour du marxisme. Elle fait ricaner les jeunes étudiants qui s’infiltrent dans ses réunions. Elle est même l’objet d’un attentat par un homme armé et dérangé. Certains la disent folle.

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Elle s’exile à Londres. Y rejoint les anarchistes pourchassés, y vit avec sa nouvelle compagne Charlotte Vauwelle. Ne revient en France que pour des conférences.

Elle meurt à Marseille le 9 janvier 1905, en pleine tournée qui l’avait même conduite en Algérie.

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Elle a 75 ans. Son convoi funéraire traverse Paris, de la gare de Lyon à Levallois. Elle resurgira dans les mémoires après la Seconde Guerre mondiale, les communistes l’associent aux résistantes et font de cette figure anarchiste l’une des leurs.

Elle réapparaît dans les années 80, la gauche au pouvoir en fait un visage du féminisme.

Ainsi la République Française institutionnalise Louise Michel, contre son gré.

Aujourd’hui, elle pourrait correspondre à ce mot en vogue "intersectionnalité". Elle refusait toute les dominations, celles des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, des blancs sur les noirs, des patrons sur les ouvriers, des hommes sur la nature et les animaux.

Une émission de Judith Perrignon

Réalisée par Gael Gillon et Annabelle Brouard

Prise de son: Arthur Gerbault, Tahar Boukhlifa, Marie Lepeintre, Eric Boisset

Mixage : Philippe Mersch

Une émission de Judith Perrignon

Réalisée par Gael Gillon et Annabelle Brouard

Prise de son: Arthur Gerbault, Tahar Boukhlifa, Marie Lepeintre, Eric Boisset

Mixage : Philippe Merscher

Archives Ina : Hervé Evanno

Et les voix de :

Clara Chabalier

Laurent Lederer

Jerôme Kircher

Pascal Thoreau

Mathieu Rauswarger

Judith Perrignon est également l'autrice de Notre Guerre civile , qui raconte cette figure puissante de la Commune, féministe et anarchiste qui a dédié sa vie à la révolution, sera placée sous surveillance par la République et sa police, et plusieurs fois arrêtée. Ce récit est paru aux éditions Grasset/Radio France.

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