France : le premier champ d'éoliennes offshore est lancé

Eolienne offshore au large des côtes britanniques ©AFP
Eolienne offshore au large des côtes britanniques ©AFP
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Au large de Saint Nazaire, la première véritable éolienne offshore de France a été posée. Le but ? Créer un "parc offshore", qui devrait compter à terme 80 éoliennes.

D’un côté, un littoral gigantesque, balayé par des vents puissants et réguliers. De l’autre, un retard flagrant, depuis des années, dans le domaine de l’éolien offshore : c’est-à-dire l’éolien du large, l’éolien en mer.

Et Maintenant ? L’éolien offshore a le vent en poupe. Et la France, qui n’a longtemps pensé qu’à travers le nucléaire, tente de rattraper son retard. En effet, le 13 avril dernier, la première véritable éolienne offshore de France a été posée. Où cela ? En Loire-Atlantique, au large du Croisic. L’objectif ? Créer un parc entier, le "parc offshore de Saint-Nazaire", qui devrait compter à terme 80 éoliennes. Et entrer en service à la fin de l’année.  Pour permettre de produite l’équivalent de la consommation électrique de 700 000 habitants.

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Au cours de la décennie qui vient, la France doit se doter d’une dizaine de parcs éoliens en mer. Le Président réélu, lui, a dit durant la campagne qu’il entendait implanter 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050. Pour Bertrand Alessandrini, chercheur sur les énergies marines renouvelables et Directeur du développement à l’École Centrale de Nantes, le mouvement est lancé en France.

Car en effet, il existe deux types d’éoliennes en mer : d'abord, les éoliennes "posées", c’est-à-dire ancrées dans le fond marin, à l’image de celles qui vient d’être mises en service; ensuite, les éoliennes flottantes, c’est-à-dire installées à la surface de l’eau sur une bouée géante. Alors, quels sont les avantages de l’offshore en comparaison des éoliennes implantées sur terre ?

D’abord, les vents y sont plus forts et plus réguliers : la technologie permettrait de produire jusqu’à 60 % d’énergie en plus. Ensuite, le coût de l’électricité : à terme, il devrait être plus bas que celui du nucléaire. Le nucléaire qui, par ailleurs, ne pourra nous permettre, seul, d’atteindre nos objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effets de serre. Il faut donc compter et miser sur le renouvelable. Et puis, avantage des éoliennes offshore : jeter, plus loin de notre vue, la laideur.

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Un problème tout de même : celui de l’acceptabilité. Car la mer n’est pas un désert. Ainsi, les pêcheurs craignent de voir leurs activités perturbées. À Saint-Brieuc, par exemple, plusieurs d'entre eux redoutent le retentissement, sur le gisement de coquilles Saint-Jacques, du projet de parc de 62 éoliennes, dont les travaux viennent de débuter. Dans le même temps, des associations redoutent l’impact sur la biodiversité marine. Pourtant, Bertrand Alessandrini explique que les études sont plutôt rassurantes.

Il pourrait demeurer un risque, en revanche, pour les oiseaux, qui pourraient voir leurs couloirs de migration obstrués. Et rien de spécifique sur les coquilles Saint-Jacques ou les fuites d’huile : on peut donc comprendre les doutes, les craintes des populations. Et si le Président de la République veut faire de la France "une grande nation écologique" (ce sont les termes de son discours d’hier), il ne pourra la faire émerger sans associer les Français. Sans tempérer sa prétendue volonté d’avancer contre vents et marrées.

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