Le nucléaire sous tension. Avec Yves Marignac et Philippe Bihouix

La centrale de Saint-Laurent-Noaun, Loir-et-Cher ©Getty - Laurent Fox
La centrale de Saint-Laurent-Noaun, Loir-et-Cher ©Getty - Laurent Fox
La centrale de Saint-Laurent-Noaun, Loir-et-Cher ©Getty - Laurent Fox
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Le président français a décidé de relancer la filière nucléaire au nom de la sécurité d'approvisionnement et de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais en ce mois de mai, des réacteurs sont à l’arrêt. Et le secteur pâtit des pics de chaleur.

Après les perturbations liées au Covid, en plein milieu d’un programme de mise à niveau lourd, le nucléaire français se découvre des défauts de série qui ont provoqué l’arrêt d’une douzaine de réacteurs. À la mi-mai, la moitié des 56 réacteurs français sont à l’arrêt. Les spécialistes du secteur, par ailleurs, sont unanimes : le réchauffement global et les pics de chaleur pèsent sur l’activité des centrales.  Ces difficultés du secteur surviennent quelques mois après que le président de la République a annoncé son intention de relancer la filière nucléaire et d’assurer la construction de nouvelles unités. Et peu de temps après que l’Europe ne tranche malgré les oppositions : le nucléaire sera un outil soutenu pour sa contribution à la lutte contre le changement climatique.  En plus du clivage entre partisans et opposants au nucléaire, de nouvelles questions se posent.

Nos invités : 

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  • Yves Marignac, expert des questions nucléaires et énergétiques à l’institut negaWatt
  • Rejoint par Philippe Bihouix, ingénieur et auteur de "Le bonheur était pour demain : Les rêveries d'un ingénieur solitaire" (Seuil, 2019)

Prolonger la durée de vie d’un parc nucléaire vieillissant 

Yves Marignac estime que le nucléaire français a des difficultés à sortir de son passé glorieux où il était le pilier de la politique énergétique française et représentait 70 à 75% de la production d’électricité. "Il y a dix ans François Hollande avait fixé un objectif de réduction de cette part à 50%. Depuis, la filière nucléaire a résisté aux implications d’une telle orientation qui signifiait la fermeture des réacteurs et la préparation du déclin d’une partie du parc nucléaire. On s’est installé dans une situation où EDF cherche à prolonger la durée de vie des réacteurs alors que le parc a vieilli"

Moins de dépendance et plus d’interconnexion 

La France va compter, tout comme ces derniers mois, sur les imports. Selon Philippe Bihouix, la logique d’imports et d’exports est intéressante dans la problématique de la transition électrique et énergétique. "On est dans une logique d’indépendance vis à vis du pétrole, du gaz ou du charbon mais finalement, cela va aussi nous obliger à nous interconnecter davantage"

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