Leonardo Padura, écrire Cuba

L'écrivain cubain Leonardo Padura dans sa maison à La Havane, Cuba, le 6 juillet 2021. ©AFP - Crédit KATELL ABIVEN / AFP
L'écrivain cubain Leonardo Padura dans sa maison à La Havane, Cuba, le 6 juillet 2021. ©AFP - Crédit KATELL ABIVEN / AFP
L'écrivain cubain Leonardo Padura dans sa maison à La Havane, Cuba, le 6 juillet 2021. ©AFP - Crédit KATELL ABIVEN / AFP
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L'écrivain cubain Leonardo Padura ient nous parler de "L’eau de toutes parts. Vivre et écrire à Cuba", recueil d'essais racontant l'île à laquelle tient tant l'auteur.

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Leonardo Padura est né à Cuba en 1955, à La Havane, dans une petite maison du quartier de Mantilla. Il a toujours vécu dans ce lieu et tout laisse à croire qu'il y vivra toujours. C'est ainsi ce rapport à l'espace géographique de Cuba,  singularisé et dévoilé dans toute sa complexité, qu'il aborde dans ce recueil d'essais, L’eau de toutes parts. Vivre et écrire à Cuba, publié aux éditions Métaillé en avril 2022.

Son rapport à Cuba laisse transparaître sa condition même de Cubain, plus précisément d'écrivain cubain. Leonardo Padura revient ainsi sur tout ce que Cuba a diffusé en lui, comment la naissance et la vie dans cette île ont fait de lui l'écrivain qu'il est aujourd'hui. Sans tomber dans le manichéisme, il fait un état des lieux de ce pays auquel il tient tant. Mais l'écrivain insiste : pour lui, « écrire implique une responsabilité civile, plutôt que politique ». Cet attachement à la vie civile de Cuba l'amène à se comparer à d'autres écrivains qui ne sont pas en permanence ramenés à leur origine : « on me pose toujours des questions politiques (...). Et j’avais lu une interview donnée à Paul Auster dans laquelle on l'interrogeait sur les choses dont j’avais envie de parler. Si seulement je pouvais être Paul Auster pour qu’on m’interroge sur la littérature. Mais j’ai une responsabilité civile, parler de la réalité cubaine. Comme je suis aussi un citoyen cubain, vivre à Cuba ça oblige à pratiquer cet art et cette philosophie de la résolution (resolver) ».

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Leonardo Padura revient également dans ce recueil sur la construction de ses principales œuvres : sa série policière avec Mario Conde en personnage principal, Le palmier et l'étoile (2004), L'Homme qui aimait les chiens (2011), Hérétiques (2014), ... L'écrivain analyse le processus d'écriture et toutes les démarches de recherches entreprises pour qu'en résultent ces ouvrages. « Cela m’a amené à écrire des textes littéraires présents dans ce recueil où j’essaie de parler comment on peut comprendre la création [car] appartenir à une culture c’est quelque chose qui nous dépasse ; au-delà de notre volonté, on grandit dans un contexte culturel et cela va au-delà de la personne qu’on est ». Pour lui, « on doit rechercher l’universel dans les entrailles du local ».

C'est alors toute une réflexion sur ce qui constitue la littérature que nous offre Leonardo Padura, en revenant en permanence à ce qui le constitue : Cuba.

La Grande Table idées
33 min

Extraits sonores :

  • Extrait musical de Daddy Yankee « Gasolina »(2004)
  • Interview de Paul Auster dans l'émission "Les masterclasses", France Culture, 15 août 2018

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