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Dans ce premier épisode de la série "Dix films qui ont changé le monde", focus sur l'un des plus grands films du cinéma : le légendaire "Citizen Kane" réalisé par Orson Welles en 1941.
- Noël Simsolo Réalisateur, comédien, scénariste, historien du cinéma
- Jean-Philippe Trias Enseigne l’esthétique et l’histoire du cinéma à l’Université Paul-Valéry Montpellier
- François Thomas Historien du cinéma, collaborateur de la revue Positif et professeur à la Sorbonne Nouvelle
Cela fait plus de 80 ans que ce mot hante le cinéma : "Rosebud", et on n’aura pas trop de presque deux heures de film pour en élucider la signification. C’est le prologue de Citizen Kane, une des scènes d’ouverture sans doute les plus célèbres du monde, où dans un travelling avant, la caméra va partir d’un panneau "no trespassing", "défense d’entrer", qu’elle va ignorer superbement pour traverser les jardins désolés d’un palais inachevé, jusqu’à une chambre où un homme meurt. Un gros plan sur sa bouche moustachue, il prononce ce mystérieux "Rosebud", lâche une boule à neige qui se brise. Il est mort. Cet homme, c’est bien sûr Charles Foster Kane, le "Citoyen Kane" du titre.
Orson Welles, son réalisateur, n'a que 25 ans lorsqu'il réalise son chef-d'oeuvre en 1940. Mais comme le raconte Noël Simsolo, malgré son jeune âge, "quand il commence à Hollywood il a déjà toute une vie derrière lui alors qu’il n'a que 25 ans : il a écrit des nouvelles, il a fait des émissions de radio, il a écrit des pièces de théâtre… "
Jean-Philippe Trias explique que Citizen Kane est un film qui va marquer durablement le cinéma et les réalisateurs : "Truffaut disait que 'Citizen Kane' était certainement le film qui avait le plus suscité de vocations de cinéastes à travers le monde. Les inventions de 'Citizen Kane' ont été très vite reprises par le cinéma américain et au-delà."
Pourtant comme l'explique François Thomas, Orson Welles n'est pas tant un inventeur qu'un recycleur: "Welles c’est un vampire, il prend tout ailleurs et il en fait sa chose, c’est ça qui est intéressant. Ce n’est pas quelqu’un qui invente. C’est quelqu’un qui recycle et qui réinvente par son recyclage. "
Pour aller plus loin
Orson Welles l’inventeur de rêves, de Noël Simsolo et Alberto Locatelli, éditions Glénat, 2022
Citizen Kane, de François Thomas et Jean-Pierre Berthomé, éditions Flammarion, 1992
Orson Welles au travail, de François Thomas et Jean-Pierre Berthomé, éditions des Cahiers du cinéma, 2002
Après Welles, imitations et influences, de Jean-Philippe Trias, éditions Mimésis, 2021
Pour regarder Citizen Kane : rendez-vous sur le site internet de LaCinetek, la cinémathèque des réalisateurs.
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