"Les Détectives sauvages" de Roberto Bolaño : épisode du podcast Les romans qui ont changé le monde

Le poète et romancier Roberto Bolaño, en mars 2003 à Paris ©Getty - Raphaël Gaillarde
Le poète et romancier Roberto Bolaño, en mars 2003 à Paris ©Getty - Raphaël Gaillarde
Le poète et romancier Roberto Bolaño, en mars 2003 à Paris ©Getty - Raphaël Gaillarde
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Roman de l'excès, avec des dizaines de personnages, de voies, de lieux distincts. Roman de la poésie universelle, Les Détectives sauvages bouscule les canons et fait exploser une certaine idée du roman...

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Aujourd'hui, nous terminons notre voyage dans les romans qui ont changé le monde. L'auteur chilien Roberto Bolaño est né à Santiago en 1953 et mort à Barcelone en 2003. Roman unique et épique, Les Détectives sauvages s'ouvre à Mexico en 1975 par le journal du poète, débutant en poésie comme dans la vie. Juan Garcia Madero, qui rejoint le groupe des poètes, réaliste, viscéral, dont les meneurs ont pour noms Iris Lima et Arturo Bolaño. S'ensuit une quête, une enquête autour du monde, du Mexique à l'Europe en passant par Jérusalem entre 1975 et 1996. Des dizaines de témoignages pour reconstruire l'existence de ces deux auteurs, Lima et Bolaño et leur relation à une poétesse mystérieuse appelée Cesaria Tina. C'est le roman de l'excès, avec des dizaines de personnages, de voies, de lieux distincts. Roman de la poésie universelle, Les Détectives sauvages bouscule les canons et fait exploser une certaine idée du roman, comme si tout à coup, James Joyce devenait un poète mexicain et habitait la planète entière.

Les invités du jour

Mathias Enard reçoit

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58 min

Une aventure poétique

Le roman commence par une rencontre entre Juan Garcia Madero avec Iris Lima et Arturo Bolaño -sorte de double de Roberto Bolaño-. C'est surtout une rencontre avec la poésie qui échappe à toute définition. Dans ce roman "se perdre est une grâce" énonce Mohamed Mbougar Sarr qui poursuit : "le pur bonheur de la lecture et de la poésie en acte, à injecter dans la vie ou l'inverse, la vie injectée dans la poésie". Pierre Ducrozet analyse la forme et la construction du roman : "il y a tous les registres de langue et tous les genres, ainsi que l'humour présent à chaque page ; cet entrelacs narratif est fascinant". Jakuta Alikavazovic décrit ce roman d'apprentissage et cette quête : "on suit la poésie dans son incarnation du moment, c'est-à-dire au travers de ces deux garçons, puis qui se répand de par le monde dans une espèce d'avancée poétique".

Poème du jour avec la Comédie-Française
1 min

Extrait

"2 novembre. J'ai été cordialement invité à faire partie du réalisme viscéral. Evidemment, j'ai accepté. Il n'y a pas eu de cérémonie d'initiation. C'est mieux comme ça. 3 novembre. Je ne sais pas très bien en quoi consiste le réalisme viscéral. J'ai dix-sept ans, je m'appelle Juan Garcia Madero, je suis en premier semestre de cursus de droit. Je voulais faire des études de lettres, pas de droit, mais mon oncle a insisté et au bout du compte, j'ai fini par m'incliner."

Générique

Archives diffusées

  • Roberto Bolaño, entretien dans l'émission La belleza de pensar de Cristian Warnken
  • entretien avec le traducteur Robert Amutio qui évoque sa rencontre avec Roberto Bolaño

Lecture par Delphine Cogniard

L'équipe