G comme Jean-Luc Godard, chapitre I : les années 1960

Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans Le Mépris, de Jean-Luc Godard (1963) - 1963 STUDIOCANAL – Compagnia Cinematografica Champion S.P.A.
Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans Le Mépris, de Jean-Luc Godard (1963) - 1963 STUDIOCANAL – Compagnia Cinematografica Champion S.P.A.
Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans Le Mépris, de Jean-Luc Godard (1963) - 1963 STUDIOCANAL – Compagnia Cinematografica Champion S.P.A.
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En 1960, Jean-Luc Godard signe avec A bout de souffle, un film manifeste et générationnel, en inventant un nouveau langage. Plan large sur le premier Godard, celui des années 1960, décennie des plus prolifiques, provocantes et révolutionnaires dans l'Histoire du cinéma français.

Avec

"Godard agit sur une génération entière. Sa grande révolution, c'est le corps de l'acteur et la liberté qu'il en donne. La révolution n'est pas qu'esthétique, elle est aussi sociologique." Alain Bergala

Godard, toujours Godard. Tout retranché qu’il soit sur les bords du Lac Léman, Godard est partout en cette rentrée : édition de films restaurés en Blu-ray et DVD, exposition de son dernier chef-d’œuvre, Le Livre d’images, bientôt aux Amandiers de Nanterre, en attendant une rétrospective intégrale de ses films, et de sa complice Anne-Marie Miéville à la Cinémathèque française 2020. Mais l’œuvre, comme l’homme, est multiple, du jeune dandy surdoué et dynamiteur des canons de la qualité française à l’ermite de Rolles, en passant par le militant dissout dans le collectif, le vidéaste bricoleur, le JLG aux aphorismes mystérieux et l’historien du cinéma en image.

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La Grande table culture
27 min

Plan Large inaugure une série qui va se prolonger tout au long de la saison, et s’ouvre aujourd’hui sur les années 60, décennie des plus prolifiques où, en 15 films enchaînés en 8 ans sans interruption, parfois simultanément, il va inventer, ou plutôt trouver, dans la pratique même de son art, les formes, les motifs, les obsessions, les couples dialectiques (masculin et féminin, fidélité et trahison, art et argent, ombre et lumière, pour n’en citer que quelques uns) qu’il remettra inlassablement sur le métier. Et dans le même temps, il va saisir comme personne ce qui se joue dans cette décennie de mutation de la société française, tout en en créant les motifs esthétiques qui imprègnent encore aujourd’hui la représentation que l’on s’en fait.

"C'est l'invention permanente, sous la contrainte, que Godard met à profit dans sa rencontre avec le chef-opérateur Raoul Coutard. Ils créent ensemble une cordée créatrice qui va irriguer tous ses films, et œuvrer à une révolution formelle, tout en improvisant au jour le jour, sans aucune préméditation." Antoine de Baecque

Ces années où, comme l’écrit François Truffaut en 1966, quand il est encore son complice et coproduit un de ses films, « Godard a pulvérisé le système, a fichu la pagaille dans le cinéma, ainsi que l’a fait Picasso dans la peinture, et comme lui a tout rendu possible. » Pour partager avec nous 2 ou 3 choses qu’ils savent de lui, et de ses films, deux critiques et historiens de cinéma : Alain Bergala, éditeur dans la même maison de Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard, et de l’indispensable Godard au travail, les années 60, et Antoine De Baecque, son biographe.

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En fin d'émission, la chronique de Michel Ciment, qui dresse un bilan de la très controversée 76ème Mostra de Venise. En cause, une faible présence féminine (seulement deux films sur 21 en compétition), la présence du film J’accuse d'un Roman Polanski qui a préféré ne pas se rendre sur la Lagune, lauréat du Lion d'Argent, alors que la Présidente du jury, Lucrecia Martel, avait déclaré ne pas vouloir « célébrer » le cinéaste condamné, avant de se défendre de toute partialité à l’encontre du film dans un communiqué suite à la menace du distributeur italien de retirer le film de la compétition. Sans oublier la bronca des exploitants de salles de cinéma, en Italie comme en France, contre la sélection de deux films Netflix, ceux des Américains Steven Soderbergh et Noah Baumbach. Et le cinéma dans tout ça ? La sélection affichait du lourd, d’Hirokazu Kore-Eda en ouverture avec son premier film français, à James Gray et Todd Phillips, qui a reçu le Lion d'Or avec son film Joker (en salles le 9 octobre), Atom Egoyan, Olivier Assayas et Robert Guédiguian côté français, Ciro Guerra et Pablo Larrain pour les sud-américains, et les toujours très intéressants cinéastes italiens Pietro Marcello, Franco Maresco et Mario Martone.

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Extraits de films

  • À Bout de souffle, de Jean-Luc Godard (1960)
  • Une femme est une femme, de Jean-Luc Godard (1961)
  • Le Mépris, de Jean-Luc Godard (1963)
  • Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard (1965)
  • Masculin féminin, de Jean-Luc Godard (1966)
  • 2 ou 3 choses que je sais d'elle, de Jean-Luc Godard (1967)
  • Extrait de la bande originale de Masculin féminin, de Jean-Luc Godard (1966)
  • J'accuse, de Roman Polanski (2019)
  • Smile, de Jimmy Durante, dans le film Joker, de Todd Phillips (en salles le 9 octobre 2019)

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