Peut-on faire sans la décroissance ? : épisode • 1/4 du podcast À quoi pourrait ressembler la fin de l'abondance ?

Peut-on faire sans la décroissance ? ©Getty
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Que faire face à la finitude de nos ressources ? La réduction de la production marchande est-elle suffisante ? Ne faut-il pas repenser en profondeur nos façons de vivre pour qu'elles soient plus respectueuses du vivant ?

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Il s’agira de nous demander si le concept de "décroissance" est désormais indispensable, pour améliorer la situation environnementale actuelle. Mais quelle est l'origine de ce concept ? Certaines critiques de la technique et de l’Occident moderne, depuis la fin du XIXe siècle, ont compté dans sa genèse. Mais c’est le groupe d’industriels et de chercheurs du Massachussets Insitute of Technology, groupe appelé le Club de Rome, qui l’a pour la première fois et précisé, dans un ouvrage de 1972 intitulé Les Limites de la croissance (The Limits of Growth).

Cette position du Club de Rome faisait aussi écho, à l’époque, c’est-à-dire dans les années 1970, à l’analyse de certains penseurs. Ainsi André Gorz, inventeur de la notion d’"écologie politique", pensait qu'il fallait mettre un grand coup sur la tête du système capitaliste, si l’on voulait entendre et endiguer le drame écologique qui se préparait.

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Une croissance verte vs une économie circulaire

Jacques Attali explique qu'il faut certes penser à réduire nos émissions polluantes et à consommer moins mais cela ne justifie pas pour autant un arrêt de la croissance : "Je suis contre la décroissance car ce ne sont pas toutes les productions qu’il faut réduire mais seulement celles liées à l’économie de la mort comme le tourisme, la mobilité. L’économie de la vie renvoie à des secteurs qui consomment beaucoup moins comme la santé, la culture, l’éducation" aussi le changement est la nécessité d'avoir "un autre usage du temps pour faire autre chose que consommer".

Pour Dominique Bourg, la décroissance, prise de conscience de notre finitude, est nécessaire et incontournable : "Dans les années 1970, on pense que si l'on produit mieux, on pourra toujours produire plus. C’est totalement faux". Il est urgent de développer une nouvelle économie et d’adopter une culture de la sobriété. "Nous avons un point commun, avec Jacques Attali, qui est de penser que le capitalisme est un imaginaire commun et diffus dont il n’y a pas de sortie magique. Nous nous opposons sur le point de la technique. Il n'y a pas d'Humanité sans technique mais cela ne veut pas dire que l'on peut tout faire avec la technique. C'est une illusion moderne (...) Je n’ai ni de jugement absolu ni d’espoir démesuré vis-à-vis de la technique."

Bibliographie

Sons diffusés

  • Archive : Club de Rome, journal de l’ORTF, 13 juin 1972
  • Archive : André Gorz, A voix nue, France Culture, 7 mars 1991
  • Extrait : Aurélien Barrau à l’université du Medef, 30 août 2022
  • Chanson : Alain Souchon, Putain ça penche, dans l’album "La Vie Théodor" (2005)
  • Archive : François Mitterrand au Congrès d’Epinay qui a fondé le Parti socialiste actuel, archive INA, 3 juin 1972

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