Comment les Islandais ont-ils inventé la démocratie au début du Moyen Âge ?

Hvalnes, à l'est de l'Islande ©Getty - Michael Hall
Hvalnes, à l'est de l'Islande ©Getty - Michael Hall
Hvalnes, à l'est de l'Islande ©Getty - Michael Hall
Publicité

L'Islande, cette nation modeste et isolée, héritière des Vikings.

Située dans l'océan Atlantique nord, au nord-ouest des îles Féroé, l'Islande compte moins de 400 000 habitants pour une superficie inférieure au 1/5e de la France. Cette nation modeste et isolée n'a pas souvent retenu l'attention des historiens. Et pourtant, c'est peut-être là qu'est né ce que nous appelons aujourd'hui la démocratie.

L'Islande fut colonisée par les Vikings à partir du IXe siècle

Mais entre le Xe et le milieu du XIIIe siècle le pays connut une longue période d'indépendance durant laquelle se produisit notamment la christianisation de l'île. Le point de départ de cette émancipation fut la décision des chefs islandais de créer une assemblée commune qu'on appelle, dans la langue locale, l'Althing, assemblée qui est considérée comme le plus vieux Parlement au monde. Les Islandais, qui étaient culturellement les héritiers des Vikings, se débarrassèrent alors d’une bonne partie de leurs structures politiques et militaires. Alors que dans le reste de l'Europe s'imposait le féodalisme, en Islande une société fondée sur le consensus et le respect du droit a vu le jour.

Publicité

Son originalité tenait au fait qu'il n'existait aucun organe exécutif chargé de faire respecter la loi car celle-ci s’exerçait d’abord par le recours à la médiation. Les relations de pouvoir étaient régulées dans le cadre d'une sorte d’économie de marché où les rapports de force entre l’offre et la demande de services jouaient un rôle fondamental. La faiblesse du peuplement, l’absence de villes – et même de villages –, le caractère oral de sa culture, avaient créé des conditions favorables pour le développement d'une société reposant sur des liens directs d'interconnaissance, dans lesquels les relations familiales jouaient un grand rôle. Dans un tel système social, l'honneur et la réputation avaient une importance capitale pour le respect des lois communes. Ce qui explique que la négociation et l’arbitrage aient été au centre du processus aboutissant à la prise de décision collective.

La société islandaise n'était pas pour autant une société égalitaire. Elle était dominée par des chefs (les godar) qui se disputaient les hommes dont ils avaient besoin pour asseoir leur domination (...).

La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.

Cultures Monde
58 min

L'équipe