Nigéria : comment Nollywood a-t-il surpassé Hollywood ?

En 1992 sortait le film Living in Bondage, de Chris Obi Rapu et Kennet Nnebue. C'était la naissance de Nollywood, la naissance du cinéma nigérian. 30 ans plus tard, Nollywood n'est plus un nouveau-né mais la deuxième puissance mondiale dans l'industrie du cinéma, devant Hollywood. Avec plus de 2 500 films produits par an, 237 salles à travers le pays, ce cinéma vitrine du Nigéria à travers le monde reste pourtant peu regardé.

La naissance de Nollywood

“La naissance du cinéma nigérian s'est faite par accident. Il y avait un homme sur le grand marché de Lagos qui vendait des VHS vides. Il s’est dit qu’il fallait les remplir, et il a commencé à filmer. De là est né ce cinéma...
Le canevas du premier film, Living in Bondage, 1992, se retrouve dans la majorité des films de Nollywood. Ce sont des films qui oscillent entre le documentaire et la fiction, pour dénoncer les maux du pays.” Françoise Ugochukwu

Unir le Nigéria ?

“Unir le Nigéria était une tâche impossible puisque c'est une espèce de puzzle qui a été mis ensemble par les colonisateurs, qui n'a absolument rien en commun, ni les cultures, ni les langues, ni les religions.” Françoise Ugochukwu

Nollywood, une industrie mondialisée

“Beaucoup d'acteurs de Nollywood jouent dans des films de Hollywood. Il y a une volonté d'internationalisation qui ne concerne pas le Nigérian moyen, qui vit dans les zones rurales. Certains films nollywoodiens sont encore créés pour lui, ils utilisent les acteurs du début de Nollywood ou des petits acteurs qui ne sont pas des professionnels.” Françoise Ugochukwu

Sons diffusés :

• Extrait du film Living in Bondage, de Chris Obi Rapu et Kennet Nnebue, 1992
• Archive sur le Nigéria, dans Panorama, France Culture, 14/07/1967
• Chant igbo dans la première scène du film Cry for help, d'Andy Amenechi, 2001
• Extrait du film Half of Yellow Sun, Biyi Bandele, 2013
• Archive de Chimamanda Ngozi Adichie, dans Signes des Temps, France Culture, 21/11/2021
• Chanson des The Lijadu Sisters, Orere-Elejigbo
• Extrait du film Òlòturé, de Kenneth Gyang, 2019
• Chanson de fin : Larry Gaaga, Egedege (feat. Pete Edochie, Theresa Onuorah, Flavour & Phyno)

Bibliographie :

• Françoise Ugochukwu,  Nollywood : le cinéma nigérian 1991-2021, aux éditions L'Harmattan (2022)