Du Covid à la crise sociale : le politique est-il condamné à naviguer à vue ?

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lors de la session des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 11 octobre 2022 ©Maxppp - CHRISTOPHE PETIT TESSON
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lors de la session des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 11 octobre 2022 ©Maxppp - CHRISTOPHE PETIT TESSON
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lors de la session des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 11 octobre 2022 ©Maxppp - CHRISTOPHE PETIT TESSON
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Avec Olivier Véran, ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du gouvernement, ancien ministre de la Santé (2020-2022) et auteur de ''Par-delà les vagues, journal de crises au cœur du pouvoir'' (Robert Laffont, septembre 2022).

Retour sur la gestion du Covid par un récit de crises...

Dans son livre " Par-delà les vagues, journal de crises au cœur du pouvoir'' (Robert Laffont, 2022), Olivier Véran revient sur ses débuts au ministère de la Santé, qui ont coïncidé avec l'amorce de la pandémie mondiale de Covid. Il revient sur l'une de ses premières réunions alors que l'Europe était encore à l'aube de cette crise sanitaire : "Pendant cette réunion au Palais Farnese, dans cette Rome déjà déserte, très loin de la situation qu’on a au même moment en France, des collègues apprennent qu’ils ont des cas sur le territoire. Et là on se regarde et on se dit : "C’est parti". Ce que j’appelle la bascule, c’est le moment où on prend conscience, qu’on le veuille ou non que ce virus est là, qu’il va se développer et qu'il peut entraîner une catastrophe sanitaire à l’échelle de la planète."

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Pour l'ancien ministre de la Santé, à travers la pandémie, on a pu voir "que notre système sanitaire français est très solide. En France on a pu se tester gratuitement, se traiter gratuitement, se vacciner gratuitement, et que ça a été, je pense, une plus-value fondamentale par rapport à d’autres pays. On a su atténuer l’impact des inégalités sociales sur les inégalités de santé." Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement n'hésite pas à dresser un portrait très positif de la gestion de sa prédécesseure, Agnès Buzyn qui a été mise en examen le 10 septembre 2021 pour "mise en danger de la vie d'autrui" et qui a depuis été placée sous le statut de témoin assisté pour "abstention volontaire de combattre un sinistre : "elle était extrêmement consciencieuse, extrêmement travailleuse. Elle a préparé tout ce qu’elle a pu pour faire face à l’éventualité d’une pandémie. Quand je suis nommé, j’arrive dans quelque chose qui est un ministère qui tournait déjà et qui fonctionnait déjà."

Concernant sa démarche de mettre en récit, ces moments particuliers, Olivier Véran met en avant une logique de transparence : "Je me suis dit “je me donne à voir aux Français” c'est un exercice de transparence que j’ai effectué avec ce livre, c’est un livre de récit, je donne à voir et je laisse les gens se faire une opinion".

Une arrivée en politique faite d'une succession de rencontres et de hasards

Aujourd'hui porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, le médecin décrit son arrivée en politique comme "une succession de battements d’ailes de papillon qui ne correspond pas à un plan de carrière. Ma doctrine c’est celle de Pasteur “le hasard favorise les esprits préparés”. Je n’avais pas envisagé de faire de la politique, c’était une succession de rencontres". D'abord avec Geneviève Fioraso, députée de sa circonscription, puis plus tard avec Emmanuel Macron avec qui "le courant passe".

Gouverner par le dépassement du clivage droite-gauche

"J’ai été converti aux vertus du dépassement en politique. Moi qui viens de la gauche, je suis capable de travailler avec des gens qui viennent de la droite. Sur 90 % des thèmes que l’on va aborder, on va toujours trouver un chemin vers l’accord. On doit pouvoir en trouver" explique le porte-parole du gouvernement.

À propos de la décision d'utiliser le 49.3 pour faire passer le plan de lois de finances pour 2023, Olivier Véran rappelle que : "le budget est le moment où l’on fait le point sur une majorité. Il en va de l’Etat, comme des petites mairies et des conseils régionaux. Un élu qui vote un budget devient un élu de majorité. C'est ainsi que les choses sont faites. Et là, malgré tous les efforts, malgré une ambiance de travail respectueuse et de grande qualité, les oppositions nous ont dit : “on ne peut pas voter le budget, et rentrer dans la majorité”".

Pour le ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, "les Français aspirent à ce qu’il y ait du clivage. Et nous disons qu’il peut y avoir du clivage sur certaines idées. Le dépassement en politique, ce n’est pas l’effacement des clivages, ce n’est pas l’effacement des idées". Il lance un appel aux députés des différences oppositions : "je crois que nous avons vocation à cheminer ensemble durant toute la durée du quinquennat."

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